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Cinquième Imam infaillible : Muhammad Bâqir (p)

Cinquième Imam infaillible : Muhammad Bâqir (p)
La naissance et le martyre

Muhammad ibn ‘Ali (p) est né le troisième jour du mois de Safar de l’an 59 de l’hégire ou le premier jour du mois de Rajab de l’an 57 de l’hégire à Médine.

Son père était ‘Ali ibn Hussayn (p) et sa mère était Fatima Ummi Abdullah, la fille de l'Imam Hassan (p). Son surnom était Abû Ja’far et ses titres étaient Bâqirul ‘Ulûm, Châkir, et Hâdî.[313]

Il a vécu 57 années dans ce monde et a été mort en martyre le septième jour de Zil Hajjah en l’an 114 de l’hégire à Médine et enterré dans le cimetière de Baqî’.[314]
Les textes qui prouvent son Imamat

En plus des raisons citées dans les chapitres précédents pour prouver l'Imamat des douze Imams (p), il y a des raisons explicites pour l'Imamat de l'Imam Muhammad Bâqir (p) dans les discours et conseils de son père, ‘Ali ibn Hussayn (p).

Ismâ’îl ibn Muhammad ibn Abdullah ibn ‘Ali ibn Hussayn cite l'Imam Bâqir (p) qui a dit : « L’Imam ‘Ali ibn Hussayn (p) a sorti un coffre avant sa mort et dit: ‘Ô Muhammad! Prends ce coffre et garde-le.’ »

Quand ‘Ali ibn Hussayn (p) est décédé, ses frères sont venus à l'Imam Bâqir (p) et ont demandé leur héritage de ce coffre . L’Imam Bâqir (p) leur a dit : « Vous n'avez aucune part de ce coffre ; sinon, il ne me l’aurait confié. Le coffre contient l'arme et les livres de l'Envoyé de Dieu (P)’ ».[315]

‘Isâ ibn ‘Abdullâh a cité de son père, et celui-ci de son grand-père, que l'Imam ‘Ali ibn Hussayn (p) a regardé ses enfants avant sa mort et dit à son fils Muhammad ibn ‘'Ali : «Ô Muhammad! Prends ce coffre chez toi. » Il n'y avait pas d'argent dans ce coffre, mais plein de livres de sciences ».[316]

Le même hadith a été aussi rapporté par Muhammad ibn ‘Abdul Jabbâr.[317]

Abân ibn ‘Uthmân a rapporté de l'Imam Sâdiq (p) qu'un jour Jâbir est allé à l'Imam ‘Ali ibn Hussayn (p), lorsque son fils Muhammad était là. Jâbir a demandé à l'Imam (p) : « Qui est-il ? » L’Imam Sajjâd (p) a répondu: «Il est Muhammad Bâqir, mon fils et le successeur après moi».[318]

‘Uthmân ibn Uthmân ibn Khâlid cite son père qui a dit: «Quand ‘Ali ibn Hussayn (p) est tombé malade, il a appelé ses fils, Muhammad, Hassan, ‘Abdullâh, ‘Umar, Zayd, et Hussayn. Il a présenté son fils, Muhammad ibn ‘Ali, comme son successeur en leur présence  et lui a donné le titre «Bâqir» et lui a confié les affaires de ses autres fils. »[319]

Mâlik ibn A’yun Jahnî a dit que ‘Ali ibn Hussayn (p) a choisi son fils, Muhammad ibn  ‘Ali, comme son successeur et dit: «Ô mon fils! Tu seras mon successeur et calife ».[320]

Zahrî dit : J'ai dit à ‘Ali ibn Hussayn (p) : «Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! A qui nous référons-nous après vous ? » Il a répondu : « A mon fils Muhammad ; il sera mon calife  et héritier, et le trésorier de mes connaissances, et Bâqirul ‘Ulûm. Il s'agit d'une alliance entre nous et l'Envoyé de Dieu (P) ».[321]

Abû Basîr a rapporté de l'Imam Bâqir, Abû Ja’far (p) qui a dit : « Une des recommandations que mon père m’avait faites, c’était que je devais laver (rituellement) son corps moi-même et personne d’autre, car seul un Imam doit laver (rituellement) le corps d’un autre Imam après sa mort ».[322]

Sayyid Murtazâ a dit: «Avant le décès de ‘Ali ibn Hussayn (p), celui-ci a appelé son fils, Muhammad Bâqir, et l’a présenté comme son successeur en présence d'un groupe de nobles Chiites, mettant l'accent sur son Imamat, et lui confiant le Grand Nom de Dieu et l'héritage des prophètes (p) ».[323]

Mas’ûdî a également raconté ce hadith dans son livre «Ithbâtul Wasîyyah ». [324]
Les nobles vertus morales

Comme d'autres Imams infaillibles (p), l'Imam Muhammad Bâqir (p) était un homme parfait et exempt de tous vices ou défauts, et paré de toutes les vertus humaines. Ce n'est pas seulement l'opinion de ses amis, mais aussi celle de ses ennemis.

Chaykh Mufîd a écrit à propos de l'Imam Muhammad Bâqir (p):

« L’Imam Bâqir, Abû Ja’far Muhammad ibn ‘Ali ibn Hussayn (p), a été élu parmi ses frères à être le successeur et calife de son père, ‘Ali ibn Hussayn (p). Il était supérieur à ses frères en matière de connaissances, de piété et de noblesse.

Il était plus célèbre et honorable pour les masses de la population et les élites. Aucun des descendants de Hassan (p) et Hussayn (p) n’était aussi bien informé qu'il était en sciences religieuses, traditions, exégèse coranique, manières et coutumes de la vie. Les compagnons du Prophète (P) et les grands jurisconsultes ont rapporté des questions religieuses d’après les hadiths et récits de l'Imam Muhammad Bâqir (p). Il était célèbre pour ses connaissances et son savoir, et il y a des poèmes dits dans son éloge.[325]

Abul Fidâ’ a ​​écrit à propos de l'Imam Muhammad Bâqir (p) : « Muhammad ibn ‘Ali ibn Abû Ja’far Hussayn Bâqir (p) a été un suiveur honorable du Prophète (P) et une personne élue en termes de connaissances, conduite, noblesse et honneur. Les Chiites imâmites le considèrent un de leurs douze Imams. Il a rapporté de nombreux hadiths des compagnons de l'Envoyé de Dieu (P) et beaucoup de ses adeptes ont raconté ces hadiths. Certains des narrateurs de ses hadiths comprennent son fils, Ja’far Sâdiq, Hakam ibn ‘Utaybah, Rabî’ah, A’mach, Abû Ishâq Sabî’î, Awzâ’â, A’raj, Ibn Jurayh, ‘Atâ’, ‘Amr ibn Dînâr, et Zahrî.

Sufyân ibn ‘Ayînah a rapporté de l'Imam Ja’far Sâdiq (p) qui a dit : « Mon père me racontait des hadiths alors qu'il était le meilleur dans la communauté mahométane sur la terre. » ‘Ajlî a dit de lui: «Il était l'un des disciples les plus dignes à Médine. » Muhammad ibn Sa’d a dit à propos de l'Imam Bâqir (p) : « Il était homme digne de confiance avec un grand nombre de hadiths. »[326]

En outre, Abul Fidâ’ a ​​écrit à propos de l'Imam Muhammad Bâqir (p):

« Abû Ja’far Muhammad ibn ‘Ali ibn Hussayn ibn ‘Ali ibn Abî Tâlib était le fils de Zaynul ‘Abidîn et petit-fils de Hussayn, qui a été mort en martyre à Karbala. Il était appelé Bâqir car il ‘fendait la science’ pour en déduire des prescriptions. Il était une personne patiente, humble et de la progéniture du Prophète (P). Il était noble et célèbre. Il était conscient des dangers. Il pleurait beaucoup (de la crainte de Dieu) et évitait l'hostilité et la controverse.[327]

Ahmad ibn Hajar Heythamî a écrit au sujet de l'Imam Muhammad Bâqir (p):

Abû Ja’far Muhammad Bâqir (p) était l'héritier de la science, l'adoration et la piété de ‘Ali ibn Hussayn (p). Il a été appelé Bâqir parce qu'il découvrait les vérités des sciences. Il a offert des trésors de connaissances, de commandements et de sagesses qui ne se voient refuser que par les déviants et les personnes aveugles et court d'esprit. Il était donc explorateur et distributeur des sciences et connaissances. Son cœur était lumineux, son savoir était propre, son comportement était bon, et son âme était purifiée. Il a passé sa vie dans l'obéissance de Dieu. Sa conduite et sa vie mystique ne peuvent pas être décrites. Il a beaucoup de discours sur le cheminement spirituel et les connaissances mystiques qui ne peuvent être mentionnées dans cet ouvrage. »[328]
Le savoir      

L’Imam Muhammad Bâqir (p) était l'un des plus grands juristes et savants de son temps. Le Messager de Dieu (P) avait déjà parlé de sa position scientifique.

Jâbir ibn ‘Abdullâh Ansârî a rapporté l'Envoyé de Dieu (P) qui lui a dit: «Ô Jâbir! Tu pourra rencontrer l'un de mes descendants de la génération de Hussayn, dont le nom est comme le mien. Il fendra la science pour découvrir la vérité. Lorsque tu le rencontra, salue-le de ma part. » Jâbir était vivant jusqu'à ce qu'il ait rencontré l'Imam Muhammad Bâqir (p) et l’ait salué de la part du Prophète (P).[329]

Beaucoup de grands savants ont loué sa position scientifique dont les suivants: .

Ibn Barqî l'appelait un juriste savant, et Nisâî l’appelait l’un des juristes et grands disciples du Prophète Muhammad (P) à Médine.[330]

‘Abdullâh ibn ‘Atta Makkî dit: «Les savants se montraient si humbles devant Muhammad ibn ‘Ali ibn Hussayn qui ne le faisaient devant personne d'autre. J'ai vu Hakam ibn ‘Utaybah. Si savant et honorable qu’il était, pourtant, il se comportait comme un apprenti devant son maître Muhammad ibn ‘Ali. »[331]

Lorsque Jâbir ibn Yazîd Ju’fî voulait rapporter un hadith de l'Imam Muhammad Bâqir (p), ainsi commençait-il son discours: «Le successeur des amis et l'héritier de sciences des prophètes, Muhammad ibn ‘Ali ibn Hussayn m'a dit .... »[332]

Ibn Abil Hadîd écrit: «Muhammad ibn ‘Ali ibn Hussayn était le plus grand juriste à  Hijâz. Les gens ont appris la jurisprudence de lui et de son fils, Ja’far. Il avait été intitulé Bâqirul ‘Ulûm (celui qui fend la science). Avant sa naissance, l'Envoyé de Dieu (P) lui a donné ce titre, ayant donné une bonne nouvelle à Jâbir ibn Abdullâh Ansârî de le rencontrer à l’avenir avec ces mots : « Salue-le de ma part. »[333]

Shaykh Mufîd écrit: «Certains hadiths de l'Envoyé de Dieu (P) ont été rapportés par l'Imam Abû Ja’far (p) sur le début de la création de monde , l'histoire des Prophètes (p), les guerres , les traditions, et les rituels du hadj, ainsi que sur l'exégèse du Coran par des narrateurs généraux et particuliers. Il avait des débats avec certains des dissidents et faiseurs de fausses opinions. Les gens ont raconté de diverses sciences de la part de cet Imam. »[334]

Le meilleur témoin pour prouver la position scientifique de l'Imam Bâqir (p) est les nombreux hadiths émis par lui dans les différents domaines, les croyances, la théologie, la philosophie, la jurisprudence, l'éthique, l'histoire, les questions sociales, l'exégèse, … etc. Ces hadiths ont été rapportés par des narrateurs, qui sont enregistrés dans des livres de hadith.

Les hadiths attribués à l'Imam Bâqir (p) sont très nombreux. Après son fils, l'Imam Sâdiq  (p), il a le plus grand nombre de hadiths par rapport aux autres Imams infaillibles (p).

L’Imam Bâqir (p) a formé des disciples remarquables et bien informés au cours de sa vie, qui sont les narrateurs de ses hadiths, dont certains sont mentionnés ici-bas:

Abû Hamza Thumâlî, Thâbit ibn Dînâr, Qâsim ibn Muhammad ibn Abî Bakr, ‘Ali ibn  Rafî’, Zahhâk ibn Muzâhim Khurâsânî, Hamîd ibn Mûsâ Kûfî, Abul Fazl Sadîr ibn  Hakîm ibn Sahîb Sîrafî, ‘Abdullâh Barqî, Yahyâ ibn Ummi Tawîl Mut’amî, Hakîm ibn Jubayr, Farazdaq, Furât ibn Ahnaf, Ayyûb ibn Hassan, Abû Muhammad Quraychî Suday Kûfî, Tâwûs ibn Keysân Hamidânî, Abân ibn Taghlab ibn Rîyâh, Qays ibn Ramânah, Abû Khâlid Kâbulî, Sa’îd ibn Mûsâyyib Makhzûmî, ‘Umar ibn ‘Ali ibn Hussayn, et son frère, ‘Abdullâh, et Jâbir ibn Muhammad ibn Abî Bakr.[335]

Asad Haydar a présenté les disciples et les narrateurs des hadiths de l’Imam Bâqir (p) comme suit:

‘Umar ibn Dînâr Hajmî, ‘Abdur Rahmân ibn ‘Umar Awzâ’î, ‘Abdul Mâlik ibn ‘Abdul ‘Azîz, Qurrat ibn Khâlid Sadûsî, Muhammad ibn Munkadir, Yahyâ ibn Kathîr, Abû Bakr Muhammad ibn Muslim ibn ‘Ubayd Zahrî, Abû ‘Uthmân ibn Rabî’at ibn ‘Abdur Rahmân, Abû Muhammad ibn Suleyman ibn Mihrân Asadî, Abû Muhammad ‘Abdullâh ibn Abî Bakr Ansârî, Zayd ibn ‘Ali ibn Hussayn, Mûsâ ibn Sâlim Abû Jahzam, Mûsâ ibn  Abî ‘Isâ Hanât, Abul Mughayrat Qâsim ibn Fazl, Qâsim ibn Muhammad ibn Abî Bakr Taymî, Muhammad ibn Sawqah, Hajjâj ibn Mûsâ ibn Abî Artâh, Ma’rûf ibn Kharbûz Kûfî, Abân ibn Taghlab, Barîd ibn Mu’âwîyah ‘Ajlî, Abû Hamzah Thumâlî, Thâbit ibn Dînâr, Jâbir ibn Yazîd Ja’fî, Muhammad ibn Muslim ibn Rîyâh, Hamrân ibn A’yun Cheybânî, Zarârat ibn A’yun Cheybânî, Abdul Mâlik ibn A’yun Cheybânî.[336]
Le culte et le service de Dieu

Comme son père, Zaynul ‘Abidîn (p), l'Imam Muhammad Bâqir (p) était la meilleure personne de son temps en ce qui concerne le culte de Dieu, son invocation, sa prière de demande (du’â), son entretien confidentiel avec Lui, sa supplication et sa crainte de Dieu.

Par exemple, l’Imam Sâdiq (p) a dit: «Mon père invoquait souvent Dieu. Tout en marchant, mangeant, voire en parlant avec les gens, il n’oubliait pas d’invoquer Dieu. Il prononçait toujours cette invocation (thikr): لا إله إلّا اللّه (Il n'y a pas de divinité à  part Dieu). Parfois, il nous rassemblait et commandait d’invoquer Dieu jusqu'à l'aube. Il conseillait  aux gens qui pouvaient réciter le Coran de ne pas manquer à le réciter. »[337]

L’Imam Sâdiq (p) a aussi dit: «Pleurant et suppliant Dieu au milieu de la nuit, il Lui disait : ‘Tu m'as commandé (de faire le bien), mais je n'ai pas obéi. Tu m’as interdit (de commettre un manquement), mais je n'ai pas écouté. Maintenant, c’est Ton serviteur qui se tient auprès de Toi, sans aucune excuse ».[338]

Aflah, serviteur de l’Imam Bâqir (p) dit: «Je m'étais rendu à Hadj avec l'Imam Bâqir (p). Lorsque nous sommes entrés à la Mosquée Sacrée (Masjidul Harâm à la Mecque), il a regardé la Maison de Dieu (Ka’ba) et s’est mit à pleurer bruyamment. Je lui ai dit : ‘Que mes père et mère soient sacrifiés pour vous! Les gens vous regardent. Si vous pleuriez plus doucement!’ L’Imam (p) a dit: ‘Malheur à toi Aflah! Pourquoi ne dois-je pas pleurer? Peut-être le Dieu Tout-Puissant a pitié de moi et me sauve dans l'Au-delà.’ Puis il a accomplit la circumambulation (tawâf) de la Ka’ba et a ensuite prié devant l’oratoire d'Abraham. Après la prosternation, quand il s’est levé la tête, la terre était humide sous son front à force d’avoir pleuré. »[339]  

Jâbir Ju’fî dit : « L’Imam Muhammad ibn ‘Ali (p) m'a dit : ‘Ô Jâbir! Je suis inquiet et triste.’ J'ai dit : ‘Pourquoi?’ L’Imam (p) a répondu: ‘Ô Jâbir! Lorsque la religion pénètre le cœur d’un homme, il le fait penser à Dieu et le sépare de tout autre. Ô Jâbir! Ce monde n'est pas digne d'un cheval auquel vous montez, un habit que vous portez, ou une épouse que tu rencontres dans la vie privée. Ô Jâbir! Les croyants n'ont pas confiance dans la survie du monde et ne se considèrent pas à l’abri de la mort et de l'Au-delà. Ce qu'ils entendent dans le monde ne les détourne pas du souvenir de Dieu. Le luxe du monde ne les détourne pas de voir la lumière de Dieu; ils seront accordés la récompense des bienfaisants. Les pieux sont les gens avec le moindre coût dans la vie, et ils sont les meilleurs aides pour toi. Si tu oublies Dieu, ils te L’rappellent. Si tu invoques Dieu, ils t’aideront. Leurs langues profèrent la vérité au sujet de Dieu. Ils obéissent aux commandements divins. Ils purifient leur affection seulement pour Dieu; leurs cœurs sont pleins de Son amour. En obéissant à leur véritable Souverain (Dieu), ils craignent le monde. Et ils considèrent ce comportement comme leur devoir.

Les pieux voient le monde comme une demeure transitoire qui doit être laissée bientôt, ou comme un bien qui est gagné en rêve, mais qui n'existe pas dans la réalité. Efforce-toi dans le maintien de la religion et de la sagesse de Dieu! »[340]

L’Imam Sâdiq (p) a dit : « Toute nuit, je fais le lit de mon père et je l’attends venir s’y reposer, ensuite, je vais à mon propre lit. Une nuit, je l'ai attendu longtemps, mais il n'est pas venu. Je suis allé le chercher, quand tout le monde dormait, et je l'ai trouvé dans une mosquée. Je l'ai vu en état de prosternation. Je l'ai entendu gémir en disant : «Ô Dieu! Gloire à Toi! Tu es vraiment mon Seigneur; je me prosterne pour Toi, alors que je suis Ton serviteur. Ô Dieu! Certes, mes bonnes œuvres sont peu, augmente-les pour moi. Ô Dieu! Sauve-moi de Ton châtiment le Jour où Tu ressusciteras Tes serviteurs. Pardonne-moi ! c’est toi qui es Miséricordieux et acceptes le repentir. »[341]

L’Imam Sâdiq (p) a dit: «Quand mon père s’attristait à propos d’une chose, il réunissait les femmes et les enfants. Il priait et ils disaient Amen! »[342]

Abân ibn Meymûn Qaddâh dit : « L’Imam Abû Ja’far (p) m'a dit de réciter le Coran. Je lui ai demandé à partir de quelle sourate ? L’Imam (p) m'a dit de réciter la neuvième sourate.  Quand j'ai voulu trouver la neuvième sourate, l'Imam (p) m'a dit de réciter le Coran par la sourate Yunus. Lorsque je suis arrivé au verset ci-dessous :

لِلَّذِینَ أَحْسَنُوا الحُسْنى‌‏ وَزِیادَةٌ وَلا یَرْهَقُ وُجُوهَهُم قَتَرٌ وَلا ذِلَّةٌ

« A ceux qui agissent en bien est réservée la meilleure (récompense) et même davantage. Nulle fumée noircissante, nul avilissement ne couvriront leurs visages. »[343]

L’Imam Bâqir (p) m’a dit: «Ça suffit ! »

L'Envoyé de Dieu (P) a dit :  « Je me demande pourquoi je récite le Coran et mes cheveux ne blanchissent pas ! »[344]
La bienfaisance et la dépense en aumône

Bien que l'Imam Muhammad Bâqir (p) n'était pas riche et n’avait pas beaucoup de biens, et ses coûts de vie étaient grands, il donnait l’aumône autant qu'il le pouvait.

L’Imam Sâdiq (p) a dit: «Mon père avait moins de biens que ses proches parents et ses coûts de vie étaient plus, mais il donnait un dinar en aumône tous les vendredis. Mon père disait: ‘Donner en aumône le vendredi, c'est mieux que les autres jours.»[345]

Hassan ibn Kathîr dit: «J'ai parlé à l'Imam Bâqir (p) à propos de mes besoins financiers et l'indifférence de mes amis envers moi. L’Imam (p) a dit: ‘Comme ils sons mauvais les amis qui viennent à nous quand nous sommes riches, mais qui nous laissent dans la pauvreté.’ Puis il a ordonné à son serviteur de me donner un petit sac où il y avaient sept cents dinars et a dit: «Dépense cet argent et laisse-moi savoir quand il est fini. »[346]

‘Umar ibn Dînâr et ‘Ubaydullâh ibn ‘Ubayd ont dit: «Chaque fois nous allions chez l'Imam Bâqir (p), il nous donnait des vêtements et de l'argent et nous disait: «Je vous les avais déjà préparés».[347]

Suleymân ibn Qaram a dit: «Abû Ja’far Muhammad ibn ‘Ali (p) nous donnait cinq ou six cents et même parfois mille dirhams et il ne se lassait jamais de donner en aumône à l’égard de ceux qui lui demandaient l’aumône avec l’espoir. »[348]

Salmâ, la servante de l'Imam Muhammad Bâqir (p), a dit: « Ceux qui venaient chez l'Imam Bâqir (p) (pour lui demander l’aumône) n’en sortaient que lorsqu’ils avaient reçu de l’argent, des vêtements et de la nourriture. Une fois j'ai demandé à l'Imam (p) d'aider moins les mendiants, et l'Imam (p) a dit : «La meilleure bonté dans le monde est de faire la charité à ses frères musulmans ».[349]

L’Imam Sâdiq (p) a dit : «J'étais avec mon père quand il divisait quatre-vingt mille dinars parmi les pauvres de la Médine. »[350]

Tout cela alors que l'Imam Muhammad Bâqir (p) travaillait dur au temps chaud de la Médine pour gagner sa vie et celle de sa famille.

Muhammad ibn Munkadir a dit: «Je ne pense pas que ‘Ali ibn Hussayn (p) aurait un successeur tout comme lui-même, jusqu'à ce que j'aie vu son fils, Muhammad ibn ‘Ali (p). J'allais le prêcher, mais c’est lui qui m'a prêché en revanche. Ses compagnons ont demandé : ‘Comment t’a-t-il prêché?’ Muhammad ibn Munkadir a dit: ‘Je m'étais rendu à la périphérie de la Médine alors qu’il faisait chaud. J'ai vu Muhammad ibn ‘Ali (p) – qui était un homme costaud – s’adossant à ses deux serviteurs. Je me suis dit: ‘C'est bizarre qu’un noble de Quraych est sorti dans un temps si chaud pour gagner sa vie. Je vais le prêcher. Je me suis approché de lui et l'ai salué. Il m’a salué, transpirant et haletant. Je lui ai dit : ‘Un noble Quraychite est sorti pour des raisons mondaines à ce temps chaud? Que répondras-tu si tu décèdes dans un tel état?’ Muhammad ibn ‘Ali (p) a enlevé sa main sur les épaules de ses serviteurs et dit: ‘Par Dieu! Si ma mort arrive dans cet état, je suis mort obéissant à Dieu, parce que j’étais allé travailler pour que je n’aie pas besoin de toi et d'autres comme toi. Je ne dois avoir peur que lorsque je meurs en état de péché.’ Muhammad ibn Munkadir a dit: ‘Que Dieu te bénisse! J'allais te prêcher, mais c’est toi qui m’as prêché ! »[351]

 

[313] . Bihârul Anwâr, Vol 46, pp. 216, 217 & 222.

[314] . Ibid, p. 217.

[315] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 261.

[316] . Ibid, p. 262.

[317] . Ibid.

[318] . Ibid, p. 263.

[319] . Ibid, p. 264.

[320] . Ibid.

[321] . Ibid.

[322] . Ibid.

[323] . Ibid, p. 265.

[324] . Ibid.

[325] . Al-Irchâd, p. 157.

[326] . Al-Bidâyah wan Nihâyah, Vol. 9, p. 338.

[327] . Ibid, p. 339.

[328] . Al-Sawâ’iqul Muharraqah, p. 201.

[329] . Al-Fusûlul Muhimmât, p. 193.

[330] . Tahzîbut Tahzîb, Vol. 9, p. 350.

[331] . Bihârul Anwâr, Vol. 46, p. 286; Al-Irchâd, p. 160.

[332] . Ibid.

[333] . Charhi Nahjul Balâghah, Ibn Abil Hadîd, Vol. 15, p. 227.

[334] . Al-Irchâd, p. 163.

[335] . Sîratar Rasûlullâh wa Ahli Baytih, Vol. 2, p. 228.

[336] . Asad Haydar, al-Imâm al-Sâdiq val Mazâhibal Arba’ah, Vol. 2, p. 440; il ajoute ceci après ce hadith : « Le nombre des narrateurs de hadiths de l’Imam était plus de 300. »

[337] . Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 297.

[338] . Kachful Ghummah, Vol 2, p. 330.

[339] . Ibid, p. 339.

[340] . Ibid, p. 333.

[341] . Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 301.

[342] . Ibid, p. 297.

[343] . Sourate 10, al-Ahzâb (Les Coalisés), verset 26.

[344] . Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 302.

[345] . Ibid, Vol 46, p. 294.

[346] . Ibid, p. 287.

[347] . Ibid, p. 288.

[348] . Ibid.

[349] . Kachful Ghummah, Vol 2, p. 330.

[350] . Bihârul Anwâr, Vol. 46, p. 302.

[351] . Ibid, p. 287.