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Premier Imam infaillible : ‘Ali ibn Abî Tâlib (p)

Premier Imam infaillible : ‘Ali ibn Abî Tâlib (p)
La naissance et le martyre

Le premier Imam, ‘Ali (p), est né le treizième jour du mois de Rajab, trente ans après l’année de l’Eléphant à La Mecque, à l'intérieur de la saint Maison de Dieu (Ka’ba).

Son père s’appelait Abû Tâlib et sa mère était Fatima Binti Asad. Ses surnoms sont Abû Torâb, Abul Hassan, Abul Sibtayn, et Abur Riyhânatayn. Ses titres sont Amirul Muminîn, Sayyidul Muslimîn, Imâmul Muttaqîn, et Sayyidul ‘Awsîyâ ».[168]

Il a été frappé par Ibn Muljam Murâdi lors de l’accomplissement de la Prière du matin le dix-neuvième jour du mois de Ramadân et a été mort en martyre le vingt et unième jour du même mois. Son saint corps a été enterré en dehors de Koufa (maintenant appelé Nadjaf).[169]
‘Ali (p) au temps du Prophète (P)

Un examen détaillé et précis de l'Imam ‘Ali (p) nécessite l’écriture de dizaines de volumes de livres. Le présent ouvrage avec un nombre limité de ses pages ne suffit pas à connaître brièvement cet Imam, toutefois, il est nécessaire de donner un aperçu d’importants événements de cette époque-là.

Avec la suggestion du Prophète Muhammad (P), ‘Ali (p) a quitté la maison de son père à six ans pour vivre avec le Prophète (P). De cette façon, ‘Ali (p) a été formé et enseigné sous la tutelle du noble Prophète (P). Au cours de cette période, il s’est mis à apprendre et suivre l’exemple de la bonne conduite du Prophète (P). Il accompagnait souvent celui-ci dans sa retraite spirituelle (I’tikâf) dans la grotte de Hira, observant les signes de la Révélation et de la Prophétie.[170]

‘Ali (p) a été le premier homme à accepter l'Islam et à prier avec le Prophète (P). Il était âgé de près de dix ans alors.[171]

Dans les difficultés du début de la Prophétie, ‘Ali (p) était toujours au service du Prophète Muhammad (P) et son meilleur ami et son meilleur aide. Au cours de l’embargo économique, social et politique des infidèles contre les musulmans dans le passage montagneux d’Abû Tâlib (Chi’b d’Abû Tâlib), ‘Ali (p) y était aussi présent.

Lorsque les infidèles ont menacé la vie du Prophète Muhammad (P) et qu'il était obligé d’immigrer à Médine, l'Imam ‘Ali (p) s’est couché dans son lit pour lui sauver la vie par la sienne (Laylatul Mabît ou la Nuit de Séjour). Il a obtenu une mission du Messager de Dieu (P) pour terminer des œuvres incomplètes  de ce dernier et immigrer à Médine avec quelques dames de la maison du Prophète.[172]

L'Envoyé de Dieu (P) a signé un contrat de fraternité avec l’Imam ‘Ali (p) à Médine.[173]

Dans la deuxième année de l'Hégire, ‘Ali (p) a été honoré de devenir le genre du Prophète (P) et d’épouser Hadrat Fatima (s), la meilleure dame du monde.[174]

A cette époque, l'Imam ‘Ali (p) était un jeune homme, puissant et courageux, prêt pour la défense et le djihad. Il participait à toutes les guerres, luttait courageusement, et faisait succomber les ennemis de l'Islam. Il jouait un rôle majeur dans la victoire des musulmans devant des infidèles et des hypocrites, l’emportant sur d’autres combattants.[175]

Durant sa mission prophétique, le Prophète de l'Islam (P) a confié deux responsabilités importantes à l'Imam ‘Ali (p) : la première, l'écriture et la collection des versets et sourates coraniques ; et la deuxième, l'apprentissage et le maintien de sciences, des connaissances, des commandements et des règles religieux révélés au Prophète (P).

‘Ali (p) a très bien accompli ces deux responsabilités par les assistances divines et sous la supervision directe du Prophète Muhammad (P).
‘Ali (p) après la disparition du Prophète (P)

L’Imam ‘Ali (p) avait 33 ans lors de la disparition du Prophète de l'Islam (P). Celui-ci, de son vivant, avait souvent annoncé l'Imamat et le califat de ‘Ali (p) après lui. Par conséquent, après la disparition du Prophète (P), la position du califat et de l’Imamat a été transmise à l'Imam ‘Ali (p); il était, d’après ces textes, le successeur immédiat du Prophète (P) et les gens avaient comme devoir de préparer les conditions de son califat. Malheureusement, un groupe de gens ambitieux ont ignoré les recommandations du Prophète Muhammad (P) et exclu ‘Ali (p) de la position califale sous des prétextes fallacieux, comme son jeune âge, et prêté le serment d'allégeance à Abû Bakr. Après celui-ci, ‘Umar est devenu calife et après lui ‘Uthmân. Le califat de ces trois a duré vingt quatre ans et quelques mois .

Au cours de cette période, l'Imam ‘Ali (p) savait le califat comme son droit légitime, toutefois, il évitait sérieusement toute opposition sévère ou tout discours schismatique afin de préserver l'Islam. En outre, il aidait les représentants du gouvernement, si nécessaire, en leur donnant des consultations et assistances scientifique et culturelle. Il tentait également de propager les connaissances, les enseignements, les prescriptions et les règles islamiques authentiques pour la formation des hommes parfaits et vertueux .

En l'an trente-cinq de l’hégire, ‘Uthmân a été tué lors de l'émeute d'un groupe de musulmans. Par la suite, les musulmans, avec enthousiasme et de plein gré, ont prêté serment d'allégeance à ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) en le choisissant comme calife et Imam.[176]

Dès lors, le califat des musulmans a trouvé son vrai chemin et on espérait que les pertes et déficiences précédentes seraient compensées et les objectifs authentiques du Prophète (P) seraient poursuivis sous la direction de l'Imam ‘Ali (p) et par la collaboration des compagnons sincères du Prophète(P). Néanmoins, ce but n'a pas été réalisé, et l’esprit de justice de l’Emir des Croyants, ‘Ali (p), et son opposition à la discrimination, ce qui était l’objectif de l’Islam authentique et la tradition prophétique, n’étaient pas acceptés par des gens amitieux et opportunistes comme d’habitude. Ceux-ci, ayant prêté serment d’allégeance à l’Imam ‘Ali (p),  ont commencé à manifester leurs oppositions, dès le début, au nouveau gouvernement de justice de l’Imam ‘Ali (p) en déclenchant trois batailles dévastatrices : Jamal , Siffîn , et Nahrawân. Celui-ci ne pouvait rien faire devant ces guerres civiles involontaires, sauf de défendre et d'arrêter les séditions. De cette façon, on n’a pas permis à la manifestation de la justice divine (‘Ali (p)) d’établir et de diriger le gouvernement conformément aux exigences authentiques de l’Islam et selon la tradition prophétique qui consiste en établir la justice et l’égalité, arrêter les discriminations illégitimes,  réduire les écarts sociaux, et défendre les oppressés et pauvres.

Enfin, l'Imam ‘Ali (p), qui cherchait à établir la justice, a été mort en martyre par l'une des personnes hypocrites lorsqu’il priait dans le mihrab. Ainsi, la belle voix qui appelait à la justice a été réduite au silence pour toujours. L'examen de ces trois batailles précoces et dévastatrices nécessite une plus grande occasion, ce qui n’est pas possible dans ce petit ouvrage. Les lecteurs intéressés peuvent se référer à des livres d'histoire islamiques.
Les textes qui prouvent son Imamat

Comme mentionné précédemment, les raisons et évidences de l'Imamat sont de deux types: Le premier type sont des raisons générales utilisées pour prouver l'Imamat de chaque Imam infaillible, que nous ne répétons pas ici.

Le deuxième type sont des raisons spéciales, à savoir des textes issus par chaque Imam pour l'Imam après lui. Dans la biographie des Imams infaillibles (p), y compris l'Imam ‘Ali (p), nous allons citer seulement ces raisons.

Comme souligné dans les sections précédentes, le plus noble Prophète (P) a préparé les conditions pour l'Imamat de l'Imam ‘Ali (p) au cours de sa mission prophétique. Il faisait souvent allusion aux vertus et traits illustres de l’Imam ‘Ali (p), parlant de son Imamat et califat, et recommandant à ses compagnons de le suivre comme calife. Enfin, le Prophète (P) l’a officiellement nommé comme le tuteur des musulmans pendant son Pèlerinage d’Adieu à Ghadîr Khum.

Nous avons déjà cité des hadiths exemplaires et donné des explications à ce propos que nous n’allons pas répéter ici. Les lecteurs intéressés peuvent se référer aux débats précédents et à d’autres livres connexes.
Les qualités et les nobles vertus morales

Au témoignage des livres de hadiths et d'histoire, l’Imam ‘Ali (p) était un homme parfait et la manifestation de toutes les vertus éthiques de la meilleure façon possible et il était à l’abri de tous vices et actes répréhensibles.

Ses ennemis empêchaient la propagation de ses vertus en public, le vilipendaient et maudissaient dans des sermons et en chaire depuis de nombreuses années. Ses amis n’osaient pas parler de ses vertus de peur des ennemis, ils étaient même tués lorsqu’ils faisaient profession du Chiisme. Néanmoins, ses vertus ne manquent pas dans des livres sunnites et chiites.

Muhammad ibn Mansûr Tûsî cite Ahmad ibn Hanbal qui a dit : «Tant de vertus citées pour ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) n'ont pas été citées pour aucun des compagnons du Prophète Muhammad (P)».[177]

Asbagh ibn Nabâtah dit: «Un jour Dharâr ibn Dhamarah est venu auprès de Mu’âwiyat ibn Abî Sufyân. Celui-ci a dit: ‘Décris ‘Ali pour moi.’ Dharâr a dit: ‘Ne me demande pas ça!’ ‘Tu dois le décrire’, dit encore Mu’âwiyat. Dharâr a dit: ‘Que Dieu bénisse ‘Ali! Quand il était parmi nous, il était comme l’un de nous. Quand nous sommes allés à lui nous nous sentions proches de lui. Lorsque nous lui demandions des questions, il y répondait. Quand nous allions le voir, il nous recevait sans portier et sans aucun obstacle. Nous étions en face à face, toutefois, nous n’osions pas lui parler à cause de sa grandeur. Son sourire était comme une corde de perles.’ »

Mu’âwiyat lui a dit de continuer.

Dharâr a dit : « Que Dieu bénisse ‘Ali! Par Dieu ! Il était réveillé la plupart du temps et dormait peu. Il récitait le Coran jour et nuit. Il remettait son cœur à Dieu et revenait vers Lui, pleurant. Il n’y avait pas de rideaux entre nous et lui et il ne nous empêchait pas de le voir. Il ne s’adossait pas pour se mettre à l’aise dans des réunions et cela n'était pas difficile pour lui. »

«Ô Mu’âwiyat! Si tu pouvais voir ‘Ali dans les nuits sombres, prenant sa barbe à la main, se tordant comme une personne mordue par un serpent. Pleurant, il disait: «Ô monde! Tu as les yeux sur moi. Hélas ! Hélas ! Je n'ai pas besoin de toi et je te répudie par trois fois. Ah ! Ah ! Les provisions sont chétives, le chemin est long, le voyage est interminable et l’endroit où nous irons est d’une gravité immense. »

Asbagh ibn Nabâtah continue: «Alors Mu’âwîyah a pleuré et dit, ‘Ça suffit Dharâr ! Par Dieu ! ‘Ali était ainsi. Puisse Dieu bénir Abul Hassan!’ »[178]

Sa’îd ibn Kulthûm dit: «J'étais avec l'Imam Ja’far Sâdiq (p), lorsque nous avons parlé de l’Emir des Croyants, ‘Ali (p). L’Imam Sâdiq (p) a fait couler l'éloge sur lui et dit: ‘Par Dieu ! ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) n'a mangé aucune nourriture illicite (harâm) dans toute sa vie. S'il devait choisir entre deux choses licites, il en choisissait l’une qui était meilleure pour sa religion. Lors de l’arrivée d’une situation difficile au Prophète (P), celui-ci invitait seulement ‘Ali (p), parce qu'il avait confiance en ce dernier. Personne ne pouvait agir comme le Prophète (P), sauf ‘Ali (p). Celui-ci se comportait comme s'il était entre le Paradis et l'Enfer; il avait toujours l'espoir en Paradis mais craignait de la peine de l'Enfer. De son vivant, il a acheté puis affranchi, dans la voie de Dieu, un millier d’esclaves par ses propres biens obtenus par le travail et la sueur de son front. Son alimentation et celle de sa famille était olive, vinaigre, et datte. Son habillement était uniquement de toile de jute. »[179]
Le savoir de l’Imam ‘Ali (p)

Comme on l'a dit auparavant, le Prophète (P) avait comme mission d’enseigner les sciences, les connaissances, les commandements et les règles religieux à l'Imam ‘Ali (p). L'Envoyé de Dieu (P) a accompli cette mission progressivement au cours de sa Prophétie. L’Imam ‘Ali (p) a appris par cœur toutes les connaissances par le soutien de Dieu et sous la supervision du Prophète (P). En outre, avec la recommandation de ce dernier, il a enregistré cette collection de connaissances sous forme des livres pour les Imams après lui-même. Pour cette raison, l'Imam ‘Ali (p) peut être appelé «le trésorier de sciences et connaissances prophétiques ».

Le plus noble Prophète (P) a loué  de nombreuses fois le rang scientifique de l’Imam ‘Ali (p). Par exemple, il a dit dans un hadith : «Je suis la cité du savoir et ‘Ali en est la porte. Quiconque veut le Savoir, qu'il y vienne en passant par la portes. »[180]

Les compagnons de l'Envoyé de Dieu (P) aussi avouaient le rang scientifique de l’Imam ‘Ali (p), notamment pour ce qui est du jugement. Abû Hurayrah cite ‘Umar ibn Khattâb qui a dit : « Quant au jugement, ‘Ali est le plus savant d'entre nous. »[181]

Sa’îd ibn Mûsâyyib a dit: « ‘Umar prenait toujours refuge auprès de Dieu quand il affrontait un problème difficile et ‘Ali (p) n’était pas présent. »[182]

‘Alqamah cite ‘Abdullah qui a dit : « Nous nous disions toujours entre nous que ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) était le plus savant à Médine au sujet des questions relatives au jugement».[183]

Abân ibn ‘Ayyâch a dit: «J'ai demandé à Hassan Basrî à propos de ‘Ali (p). Il a dit: ‘Quoi dire à propos de lui? Il était le premier à accepter l'Islam. Ses jurisprudence, connaissances et vertus ne sont cachées à personne. Il a toujours coopéré avec le Prophète (P). Sa bravoure, sa piété, sa connaissance des questions relatives au jugement, et sa parenté avec l'Envoyé de Dieu (P) sont indéniables ».[184]

Ibn ‘Abbâs a dit: «La science de l'Envoyé de Dieu (P) est celle de Dieu, et la science de l’Imam ‘Ali (p) est celle de l'Envoyé de Dieu (P), et ma science est celle de l’Imam ‘Ali (p). La science d'autres compagnons et la mienne, en comparaison à ‘Ali (p), est comme une goutte par rapport aux sept mers».[185]

Ibn ‘Abbâs a également dit: «Quand une personne de confiance citait une fatwa de la part de l’Imam ‘Ali (p), nous  ne la transgressions pas. »[186]

Uzaynah ‘Abdî a dit: «J'ai demandé à ‘Umar : ‘Où devrais-je devenir muhrim (habillé dans un état pèlerin) pour effectuer la ‘Umrah ?[187] ‘Umar a répondu: «Demande à ‘Ali ! »[188]

Abû Hâzim a dit: «Un homme est allé à Mu’âwîyah et lui a posé une question. Mu’âwîyah lui a dit: ‘Demande à ‘Ali, parce qu'il est le plus savant.’ L’homme a dit : ‘Votre réponse est meilleure que celle de ‘Ali pour moi’. Mu’âwîyah a dit: ‘Tu as dit quelque chose de mauvais. Tu n'aimes pas le discours de quelqu'un à qui l'Envoyé de Dieu (P) a transmis toutes ses connaissances et savoirs et lui a dit : Tu (‘Ali) es pour moi ce que Aaron était pour Moïse, excepté qu'il n'y aura pas de Prophète après moi ! ‘Umar se référait à ‘Ali (p) pour résoudre des problèmes difficiles. »[189]
‘Ali (p) et le culte de Dieu

L’Imam ‘Ali (p) était l'un des meilleurs serviteurs de son temps. Son culte était excellent, en quantité et en qualité, à savoir pour sa sincérité dans l’adoration et l'observation de l’objet d’adoration (Dieu) par la présence du cœur.

L’Emir des Croyants (p) disait: «Un groupe adore le Dieu Tout-Puissant dans l'espoir d’une récompense; c'est le culte de marchands. Certains adorent Dieu par crainte du châtiment; c'est le culte d’esclaves. Et un groupe de gens adorent Dieu pour Le remercier; et voilà le culte d’âmes libérées. »[190]

Il a dit ailleurs: «Ô Dieu! Je ne T’adore pas par crainte du châtiment ou dans l'espoir de la récompense; plutôt, je Te connais digne d'adoration, et c’est pour cela que je T’adore. »[191]

Un homme a dit à l’Emir des Croyants (p) : « As-tu vu ton Seigneur lorsque tu L’adores? » L’Imam ‘Ali (p) a répondu: «Malheur à toi! Je n'adore pas le Seigneur que je n'ai pas vu. » L’homme lui a demandé: « Comment L’as-tu vu? » Et l’Imam (p) a dit en réponse: «Les yeux de la tête ne peuvent pas voir Dieu, mais c’est le cœur qui voit Dieu par réelle conviction. »[192]

Quchayrî écrit : «Quand le moment de la Prière arrivait, le visage de l’Emir des Croyants (p) se décolorait et son corps se mettait à trembler. On lui a demandé la raison de cet état. L’Imam ‘Ali (p) a répondu: «Il est temps pour le retour du dépôt que Dieu Très-Haut a confié aux Cieux, à la Terre et aux montagnes, celui que ces derniers ne pouvaient supporter. Cet homme faible, cependant, l’a accepté. Je me demande si j’ai pu avoir retourné ce dépôt divin! ».[193]

L’Imam Sajjâd (p) a consulté le livre dans lequel il avait enregistré les modes d’adoration utilisés par ‘Ali (p). Puis il a posé le livre et dit: «Qui peut adorer Dieu comme ‘Ali ibn Abî Tâlib ?»[194]

Ibn ‘Abbâs dit: «Deux chameaux ont été attribués au Prophète (P). Il a dit à ses compagnons: ‘Je vais donner un de ces chameaux à l’un de vous qui accomplit deux unités de Prière par la présence du cœur et avec une attention complète envers Dieu, sans penser à des affaires du monde.’ ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) tout seul a répondu à cette demande. Alors le Prophète (P) lui a accordé les deux chameaux. »[195]

Habba ‘Uranî dit : « Une nuit, Nuwf et moi dormions dans la cour de Dârul Imârah. Nous avons vu l'Imam ‘Ali (p) qui avait mis la main sur un mur comme une personne bouleversée, récitant ce verset: ‘Certes, dans la création des Cieux et de la Terre…’. Il le récitait et marchait comme une personne entichée. L’Imam ‘Ali (p) m'a dit : ‘Ô Habba! Es-tu endormis?’ J’ai répondu : ‘Non, je n’ai pas dormi. Que devrons-nous faire lorsque vous vous comportez comme ça (par la crainte de Dieu)?’ L’Imam ‘Ali (p) a commencé à pleurer et dit:  ‘Ô Habba! Dieu Tout-Puissant est plus proche de toi et de moi que notre vaisseau du cou; rien ne nous cache de Lui.’ »

Ensuite, l'Imam ‘Ali (p) a dit à Nuwf : « Est-tu réveillé ou endormis? » Nuwf a dit: «Ô Emir des Croyants! Je suis éveillé. Vous nous avez fait pleurer ce soir. » L’Imam (p) a déclaré: «Si tu pleures dans l'obscurité de la nuit par crainte de Dieu, tes yeux seront illuminés au Jour de la Résurrection. »

« Ô Nuwf! Celui qui coule une larme par la crainte de Dieu, ses péchés seront pardonnés. Ô Nuwf! Celui qui pleure par la crainte de Dieu, et son amour (désintéressé) et sa haine sont pour l'amour de Dieu, il y aura pour lui une position éminente. Ô Nuwf! Toute personne dont l'affection est pour l'amour de Dieu ne remplacera cette dernière par rien. Toute personne dont la haine est pour l'amour de Dieu ne la dépensera pas pour ses propres intérêts. De cette façon, vous verrez votre réelle conviction améliorée et parfaite. »

Ensuite, l'Imam ‘Ali (p) a prêché pour nous et dit: «Craignez Dieu! » Puis il a dit en partant : «Ô Seigneur! Je me demande si Tu T’es détourné de moi ou Tu me fais attention. Je voudrais savoir comment est mon état avec ces longs sommeils et peu de remerciements ! »

Habba a dit: « Par Dieu ! Il était dans le même état jusqu'à l'aube ».[196]

Mu’âwîyah a dit à Dharâr ibn Dhamarah : «Décris ‘Ali pour moi. » Il a dit : «J'ai vu ‘Ali (p), dans certaines occasions, adorant Dieu dans l'obscurité de la nuit. Il avait pris sa barbe par la main, se tordant comme une personne mordue par un serpent, pleurant et disant: «Ô monde! Eloigne-toi de moi. Est-ce moi que tu tentes de séduire ? Est-ce moi que tu désires ? Que je n’ai pas besoin de toi ; ce que tu tentes est irréalisable. Va donc séduire d’autres. Je t’ai répudiée par trois fois sans possibilité d’arrangement. Vie ! Tu es courte ; tu as peu d’importance et ce qu’on peut espérer de toi est ridicule. Les provisions sont chétives, le chemin est long, le voyage est interminable et l’endroit où nous irons est d’une gravité immense. »[197]
La piété de ‘Ali (p)

La piété signifie n’avoir aucun attachement dans les choses de ce monde, telles que biens, postes, épouse et enfants. L’Imam ‘Ali (p) a été un de plus grands pieux. Hassan ibn Sâlih dit: «On parlait à propos des pieux auprès de ‘Umar ibn Abdul ‘Azîz. Chacun a présenté une personne comme pieuse. ‘Umar ibn Abdul ‘Azîz a dit: ‘La personne la plus pieuse dans le monde était ‘Ali ibn Abî Tâlib».[198]

Sufyân dit: « ‘Ali (p) n’a mis aucune brique sur l’autre (ne s’est fait aucune maison) et n’a fait aucun abri pour lui-même. Sa nourriture aussi venait de la Médine. »[199]

Ibn ‘Abbâs dit: « ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) a acheté un vêtement pour trois dirhams, lequel portait quand il était calife. »[200]

Asbagh dit : «  ‘Ali (p) est allé au bazar pour acheter des habits. Il a acheté deux habits; l’un pour trois dirhams et l’autre pour deux. Il a dit à son serviteur Qanbar : ‘Porte celui qui coûte trois dirhams et je porte celui qui coûte deux dirhams.’ Qanbar a dit: ‘L’habit de trois dirhams est plus approprié pour vous; vous montez en chaire et dites des sermons pour les gens.’  L’Imam (p) a dit: ‘Tu es jeune et cet habit est mieux pour toi. J'ai honte de Dieu si mon habit est meilleur que le tien.’ »[201]

L’Imam Sâdiq (p) a dit: «L’Emir des Croyants (p) était la personne la plus similaire du Prophète (P) quand il prenait un repas. Il mangeait du pain, du vinaigre et des olives et donnait à manger les autres personnes par le pain et la viande. »[202]

L’Imam Ja’far ibn Muhammad (p) a dit: «On a apporté un repas à l'Imam ‘Ali (p), fait avec des dattes, des raisins secs et de l'huile, qu’il a refusé de manger. » On lui a demandé : «Savez-vous ce genre de repas illicite (harâm)? » L’Imam ‘Ali (p) a répondu: «Non, il n'est pas illicite, mais je crains qu’il me plaise et je m'y habitue. » Puis il a récité ce verset,

أَذهَبْتُمْ طَیِّباتِکُمْ فِى‌ حَیاتِکُمُ الدُّنْیا

«Et le jour où ceux qui ont mécru seront présentés au Feu (il leur sera dit): «Vous avez dissipé vos [biens] excellents et vous en avez joui pleinement durant votre vie sur terre.»[203]

Suvayd ibn Qufaylah dit : « Je suis allé à ‘Ali (p) un jour de fête. La table était servie. Il y avait sur la table un pain de blé noir avec un récipient de porridge qu’il mangeait avec une cuillère. J’a dit : ‘Ô Emir des Croyants ! Vous mangez du porridge dans ce jour de fête !’ Il a dit en réponse : ‘La fête est pour celui dont les péchés sont pardonnés. »[204]
‘Ali (p) et le partage des butins

La méthode de l'Imam ‘Ali (p) dans le partage des butins était ainsi:

Premièrement, il considérait les butins de guerre comme les biens appartenant au peuple, lequel était généralement pauvre à l'époque. Pour la même raison, quand il y avait des butins ou d'autres biens quelconques au trésor public, il les partageait immédiatement entre les gens, et il ne se calmait que lorsqu’il a fini de les partager.

Deuxièmement, l'Imam ‘Ali (p) divisait les biens existants de manière égale entre toutes les personnes, et il ne préférait pas les riches au détriment des pauvres. Il croyait que la distribution des biens du trésor public ne devrait pas causer de fossé social.

Le deuxième jour après le serment l’allégeance avec lui, l'Imam ‘Ali (p) a dit un sermon, dont voici une partie:

« Vous êtes les serviteurs de Dieu et ces biens appartiennent à Dieu. Je les répartirai en parts égales entre vous. Nul ne l’emporte sur autrui, sauf que les pieux serviteurs obtiendront la meilleure récompense du Tout-Puissant dans l'Au-delà. Dieu n'a pas défini la récompense de Ses pieux serviteurs dans ce monde; plutôt les bonnes gens auront la meilleure récompense auprès de Lui. »[205]

Il a également dit ailleurs : «Nul n’a aucun droit sur autrui en divisant les biens publics (dans la communauté musulmane). La méthode du partage est claire. Ce sont les biens de Dieu et vous êtes Ses serviteurs. Le Livre de Dieu est parmi nous; nous y croyons et nous nous y rendons. Nous sommes bien conscients de la méthode du Prophète (P) dans le partage des biens publics et des butins. Quiconque n'est pas satisfait du commandement divin n'a peur de rien. »[206]

Majma’ dit : «  Le vendredi, ‘Ali (p) balayait et nettoyait le lieu où l’on gardait les biens publics. Puis il accomplissait deux unités de Prière et disait: ‘Témoigne pour moi le Jour de la Résurrection! »[207]

Il disait également: «L'Envoyé de Dieu (P) ne remettait pas au lendemain le partage des biens publics. »[208]

Abû Sâlih Sammân dit: «Un jour, l'Imam ‘Ali (p) est entré dans le bâtiment des biens publics et il y a vu des biens. Il a dit: ‘Je n'aime pas voir de biens ici. Ensuite, il a ordonné de les répartir entre les musulmans. Et il a balayé l’endroit et accompli sa Prière là même. »[209]

Abû Hakîm rapporte de son père que l'Imam ‘Ali (p) divisait les biens publics trois fois par an. Ensuite quelques biens sont arrivés d’Ispahan, il a dit au peuple : « Venez que je divise les biens entre vous pour la quatrième fois. Je ne peux pas être un trésorier. »[210]

On a apporté certains biens d’Ispahan. L’Imam ‘Ali (p) a partagé tout cela de manière égale entre les gens ; il y avait même une miche de pain parmi les biens qu’il a divisé en sept morceaux.[211]

Abû Ishâq dit: «Il y avaient deux femmes lors du partage des biens publics : l’une était arabe et l’autre non arabe. L’Imam (p) a donné à chacun d'elles vingt-cinq dirhams et un bol de nourriture. La femme arabe a dit à l'Imam Ali (p) : ‘Ô Emir des Croyants ! Tu m’as considérée comme égale à cette femme non arabe?’ L’Imam (p) a dit : ‘Je n'ai trouvé aucune préférence pour la descendance d'Ismaël à la descendance d'Isaac en divisant les biens publics des musulmans. »[212]

Sahl ibn Hanîf et son serviteur sont venus à l'Imam ‘Ali (p) et lui ont dit: «Ô Emir des Croyants ! Cet homme a été mon serviteur que j’ai libéré; donne-moi sa part des biens publics. » L’Imam (p) a donné trois dinars à son serviteur comme les trois dinars qu’il avait donnés à Sahl. »[213]

Un groupe de compagnons de l'Imam ‘Ali (p) sont allés à lui et ont dit: «Ô Emir des Croyants! Donne plus de biens publics aux nobles arabes, aux nobles de Quraych, et à ceux que vous craignez de leur opposition contre les non Arabes et les esclaves libérés ! » L’Imam ‘Ali (‘) a dit : «Vous me recommandez à commettre l’injustice pour obtenir la victoire? Par Dieu ! je ne le ferai jamais. Par Dieu ! Même si c'était ma propriété, je la partagerais parmi les gens de façon égale, alors que ce sont les biens publics ! »

Après un moment de silence, il a dit: «Celui qui a une richesse doit éviter la corruption, car la mauvaise attribution d’une propriété est un gaspillage, ce qui le rendra célèbre parmi les gens, mais le baissera auprès de Dieu Tout-Puissant. Si quelqu'un dépense sa richesse dans une voie indigne et pour des gens qui n’en ont pas droit, Dieu le privera de la gratitude de ces derniers et attirera leur affection pour les autres. Si certains d'entre eux lui remercient apparemment, il n’est plus rien qu’une flatterie et un mensonge, et leur expression de reconnaissance n’est que pour plus d'avantages. Si un jour il aura besoin d’eux, ils seraient ses pires amis. Par conséquent, si Dieu accorde un bien à quelqu'un, il doit l'utiliser dans le but de renforcer les liens de parenté, d’accueillir ses invités dans de meilleures conditions, de libérer des esclaves, d'aider les débiteurs, les voyageurs et les immigrants pauvres, et d'être lui-même patient à supporter les difficultés de la vie. Certes, atteindre ces bonnes qualités, c’est d’atteindre les nobles vertus ici bas et dans l’Au-delà. »[214]

L’Imam ‘Ali (p) se plaint de la fuite des gens vers la mosquée de Mu’âwîyah en parlant avec Mâlik Achtar. Mâlik a dit : « Ô Emir des Croyants! Nous avons fait la guerre avec les gens de Bassora et de Koufa tandis que nous étions unis et de même avis. Mais maintenant, il y a un désaccord entre les gens, les intentions sont devenues faibles, et la tendance vers la justice a été diminuée. Tu veux te comporter de manière juste et suivre la vérité. Tu veux faire respecter les droits des personnes faibles et de les protéger contre les puissants ; tu veux que les nobles n’aient aucune préférence par rapport aux faibles. Un groupe de tes compagnons ont peur de la vérité, parce que ta conduite les inclut aussi. Ils ont peur de l’administration de la justice, car cela les inclut eux aussi. Mu’âwîyah, cependant, ne procède pas ainsi. Il accorde des propriétés et de hautes positions aux nobles et aux riches. La plupart des gens inclinent à la richesse du monde. La plupart d'entre eux n'aiment pas la vérité, ont tendance à la futilité, et préfèrent ce monde à  l'Au-delà. »

« Ô Emir des Croyants! Si toi aussi tu donnes de l'argent aux gens, ils seront enclins à te rejoindre, devenir bienfaisants, et t’aimer. Que le Dieu Tout-Puissant te donne ces moyens, vainque tes ennemis, et mette fin à leurs complots; car Il est au courant de leurs intrigues. »

Après avoir loué Dieu, l'Imam ‘Ali (p) a dit : « Concernant ce que tu as dit au sujet de ma justice, Dieu dit dans le Coran :

مَنْ عَمِلَ صالِحاً فَلِنَفْسِهِ وَمَنْ أَساءَ فَعَلَیْها وَما رَبُّکَ بِظَلّامٍ لِلْعَبِیدِ

« Quiconque fait une bonne œuvre, c’est pour son bien. Et quiconque fait le mal, il le fait à ses dépens. Ton Seigneur, cependant, n’est point injuste envers les serviteurs. »[215]

Je crains plutôt de mon manquement concernant l’administration de la justice.

Concernant ce que tu as dit à propos des personnes qui se dirigent vers Mu’âwîyah, à cause de la difficulté qu’ils éprouvent  à accepter la vérité, Dieu sait bien qu'ils ne le font pas à cause de mon oppression ou pour la justice de Mu’âwîyah. Plutôt leur objectif est d'obtenir le bonheur de ce monde éphémère, et Dieu les interrogera dans l'Au-delà sur ce qu’ils étaient allés pour des objectifs terrestres ou l’avaient fait pour l'amour de Dieu.

A propos de ce que tu as dis sur la préférence que je dois donner aux nobles et personnalités éminentes lors du partage des biens publics, je peux seulement leur donner de ces biens ce qu’ils méritent et en parts égales.

Dieu dit dans le Coran :

کَمْ مِنْ فِئَةٍ قَلِیلَةٍ غَلَبَتْ فِئَةً کَثِیرَةً بِإِذنِ اللَّهِ وَاللَّهُ مَعَ الصّابِرِینَ

« Combien de fois une troupe peu nombreuse a, par la grâce d’Allah, vaincu une troupe très nombreuse! Et Allah est avec les endurants. »[216]

Le Prophète Muhammad (P) a été nommé « prophète » quand il était seul. Dieu, cependant, a transformé sa solitude en l'honneur et en l’abondance plus tard. Si Dieu veut renforcer notre tutelle, Il facilitera les difficultés. J'accepte tes mots, pourvu que Dieu les accepte. Tu es l'un de mes compagnons les plus fiables et bienveillants. »
La fermeté dans la défense de la vérité

L'une des principales caractéristiques de l'Imam ‘Ali (p), c’était sa fermeté en luttant contre l'oppression et défendant le droit des peuples opprimés. Il croyait que l'oppression ne pourrait être empêchée par l’indulgence et la tolérance, et qu’il faudrait de la fermeté.

Il disait à cet égard : «Les faibles sont puissants et précieux pour moi, et je dois rendre la justice pour eux; tandis que les puissants sont faibles pour moi, devant qui je dois défendre les opprimés. »[217]

Mughayrat ibn Cha’bah est allé à l'Imam ‘Ali (p) et lui a dit : « Il est obligatoire pour nous de te conseiller. Les fonctionnaires nommés par ‘Uthmân détiennent le pouvoir dans des villes. Si tu les déposes tous ensemble, une émeute éclatera qui ne peut être arrêtée facilement. Tu feras mieux de renouveler leurs missions pour un an de plus pour favoriser ton gouvernement. Ensuite, tu pourras faire ce que tu veux. L'un de ces fonctionnaires est Mu’âwîyah qui est très puissant et influent à Shâm (Syrie actuelle). L’Imam ‘Ali (p) a répondu: «Peux-tu garantir que je serai en vie jusqu’au jour où je dépose Mu’âwîyah? ». Mughayrat a dit : « Non .» L’Imam (p) a dit: « Si je donne la tutelle de deux musulmans à Mu’âwîyah dans une nuit sombre, ne serai-je pas interpellé au Jugement dernier? Je ne demande jamais l'aide des gens égarés. J'ai souvent dit à ‘Uthmân de sauver le peuple de la pression des oppresseurs ! Maintenant puis-je embaucher les mêmes personnes? »[218]

Il a également dit: «Par Dieu ! Je rendrai la justice pour les peuples opprimés devant les oppresseurs. Je prendrai les oppresseurs par la bride et les mènerai malgré eux vers l’abreuvoir de la vérité. »[219]

Défendre les personnes privées et opprimées a été l'un des principaux objectifs de l’Emir des Croyants (p), qu’il n'a jamais abandonné. Il ne supportait pas l'oppression même dans les événements de peu d’importance.

L’Imam Bâqir (p) a dit : « Un jour, ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) est allé chez lui quand il faisait très chaud. Une femme qui l’attendait lui a dit: ‘Ô Emir des Croyant ! Mon mari m'a opprimé  et violé mon droit. Il a juré de me battre. Je le crains . Aide-moi!’ L’Imam ‘Ali (p) a dit:  ‘Ô serviteur de Dieu! Attends jusqu'à ce qu'il fasse un peu froid, puis nous irons voir ton mari.’ La femme a dit:  ‘Mon mari était très en colère. Si je reviens chez moi tard, j’ai peur que ça devienne pire.’ L’Emir des Croyants (p) a dit après un moment : «’Non, par Dieu ! Je dois rendre la justice à cette femme opprimée. Où est ta maison?’ »  Alors l'Imam ‘Ali (p) a accompagné cette femme chez elle. Il s’est tenu à la porte et dit: «Bonjour! » Un jeune homme est sorti et l’Imam (p) lui a dit: «Crains Dieu! Pourquoi as-tu effrayé ta femme et l’a chassée de chez toi ? » Le jeune homme qui ne connaissait pas l’Imam ‘Ali (p) lui a dit: «Ce n'est pas ton affaire! Par Dieu ! Je la brûlerai! » L’Emir des Croyants (p) lui a dit : «Je te donne des conseilles, et tu menaces ta femme en ma présence? » A cet instant, quelques gens qui passaient par là ont salué l’Emir des Croyants (p). Le jeune homme qui a reconnu l’Imam ‘Ali (p) a pris peur et dit: « Ô Emir des Croyants! Pardonne-moi! Je vais rendre aux désirs de ma femme à partir de maintenant. » L’Imam ‘Ali (p) à remis son épée au fourreau et dit à la femme: «Ô pauvre femme! Vas chez toi et ne fais rien qui enrage ainsi ton mari. »[220]
L’égalité devant la loi

L’Imam ‘Ali (p) considérait tous égaux devant la loi. Il se considérait lui-même comme égal à un chrétien compte tenu le respect de la loi.

Cha’bî dit: « ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) a vu son armure dans les mains d’un homme chrétien. Il l’a emmené auprès du juge appelé Churayh et lui a dit : «C’est mon armure. Je ne l'ai ni vendue et ni accordée à cet homme. » Churayh a dit à l'homme chrétien : «Que dis-tu devant cette prétention de l’Emir des Croyants? » Il a répondu: « L'armure est la mienne, mais je ne considère pas l’Emir des Croyants comme un menteur. » Churayh a demandé à l'Imam ‘Ali (p) : «As-tu un témoin pour ta prétention? » L’Imam (p) a dit : « Non. » Churayh a voté pour l'homme chrétien et au détriment de l'Imam ‘Ali (p). Le chrétien a pris l'armure et est parti. Il est allé quelques pas puis revenu. Il a dit : «Je témoigne que ce genre de jugement est comme celui commandé par les prophètes ! L’Emir des Croyants m'a amené devant un juge nommé par lui-même et le juge a voté contre lui. Je témoigne qu'il n'y a pas de divinité que Dieu et je témoigne que Muhammad (P) est Son serviteur et Messager. Ô Emir des Croyants! C’est votre armure. Quand vous alliez vers Siffîn, je venais derrière votre armée. Cette armure est tombée du haut de votre chameau et je l'ai prise. C'est la vôtre ; tenez ! »

L’Emir des Croyants (p) lui a dit : «Maintenant que tu as embrassé l'Islam, tu peux garder cette armure. » Ensuite, l'Imam ‘Ali (p) a aidé le chrétien monter sur son cheval.

Cha’bî dit: « Plus tard, j'ai appris que cet homme chrétien était présent dans l'armée de l'Imam ‘Ali (p) lors de la bataille dite Khawârij. »[221]

Ja’dat ibn Hubayrah est allé à ‘Ali (p) et lui a dit: «Deux personnes viennent à vous pour que vous jugiez entre eux; l'un d'eux vous aime plus que sa vie et ses biens et l'autre est votre ennemi tellement qu’il souhaite vous tuer, s'il le peut. Juge donc pour votre partisan! » L’Emir des Croyants (p) a donné un poing sur ​​la poitrine de Ja'dat et dit: «Mon jugement sera celui de Dieu et il faut prononcer un jugement selon la vérité. »[222]

 


[168] . A’lâmul Wurâ, Vol 11, p. 306-307; et Al-Irchâd, Vol 1, p. 5.
[169] . Al-Irchâd, Vol 11, p. 9. ; et A’lâmul Wurâ, Vol 1, p. 309.
[170] . Manâqib âli Abî Tâlib, Vol 2, p. 205-206.
[171] . Ibid, p. 7.
[172] . Ibid, p. 68-78.
[173] . Ibid, p. 210.
[174] . Ibid, p. 207.
[175] . Ibid, p. 94.
[176] . Tazkiratul Khawâs, p. 56.                
[177] . Al-Imam ‘Ali ibn Abî Tâlib, Vol 3, p. 63.
[178] . Bihârul Anwâr, Vol 41, p. 14.
[179] . Ibid, p. 110.
[180] . Manâqib Khârazmî, p. 40; Al-Mustadrak de Hakîm Nichâpurî, Vol 3, p. 127.
[181] . Tabaqât ibn Sa’d, Vol 2, p. 339.
[182] . Ibid.
[183] . Ibid, p. 338.
[184] . Charhi Nahjul Balâghah, Ibn Abil Hadîd, Vol 4, p. 96.
[185] . Yanâbî’ul Mawaddah, p. 80.
[186] . Tabaqât Ibn Sa’d, Vol 2, p. 348.
[187] . Un pèlerinage qui se limite à certains rites localisés à la Mecque et qui se fait isolément à n’importe quelle époque de l’année. [Traducteur]
[188] . Dhakhâ’irul ‘Uqbâ, p. 79.
[189] . Ibid.
[190] . Bihârul Anwâr, vol. 41, p. 14.
[191] . Ibid.
[192] . Ibid, p. 16.
[193] . Bihârul Anwâr, Vol 41, p. 17.
[194] . Ibid.
[195] . Ibid, p. 18.
[196] . Bihârul Anwâr, Vol 41, p. 22.
[197] . Ibid, Vol 40, p. 345.
[198] . Traduction tirée du livre: al-Imam ‘Ali ibn Abî Tâlib, vol. 3, p. 202.
[199] . Ibid, p. 188.
[200] . Ibid, p. 191.
[201] . Bihârul Anwâr, Vol 40, p. 324.
[202] . Ibid, p. 330.
[203] . Sourate 46, Al-Ahqâf, verset 20 ; Al-Gârât, Vol. 1, p. 90.
[204] . Bihârul Anwâr, Vol. 40, p. 326.
[205] . Bihârul Anwâr, Vol 32, pp. 17-18.
[206] . Ibid, p. 20.
[207] . Al-Ghârât, Vol 1, p. 46.
[208] . Ibid, p. 47.
[209] . Al-Imam ‘Ali ibn Abî Tâlib, Vol 3, p. 180.
[210] . Ibid, p. 181.
[211] . Al-Ghârât, Vol 1, p. 51.
[212] . Ibid, p. 70.
[213] . Bihârul Anwâr, Vol 41, p. 117.
[214] . Al-Ghârât, Vol 1, p. 75.
[215] . Sourate 41, Fussilat (Les versets détaillés), verset 46.
[216] . Sourate 2, Al Baqara (La vache), verset 249.
[217] . Nahjul Balâghah, Sermon 37.
[218] . Bihârul Anwâr, Vol 32, p. 386.
[219] . Nahjul Balâghah, Sermon 136.
[220] . Bihârul Anwâr, Vol 41, p. 57.
[221] . Al-Imam ‘Ali ibn Abî Tâlib, Vol 3, p. 196.
[222] . Ibid,p. 200.