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Septième Imam infaillible : Mûsâ Kâzim (p)

Septième Imam infaillible : Mûsâ Kâzim (p)
La naissance et le martyre

L’Imam Mûsâ ibn Ja’far (p) est né le septième jour du mois de Safar de l'an 128 de l’hégire dans un village appelé « Abwâ » entre la Mecque et la Médine. Son père était l’Imam Ja’far Sâdiq (p) et sa mère était Hamîdah.

Ses surnoms étaient Abul Hassan, Abû Ibrâhîm, Abû ‘Ali et Abû Ismâ’îl, et ses titres honorifiques étaient ‘Abd Sâlih, Nafs Zakîyyah, Zaynul Moudjâhidîn, Sâbir, Amîn, Zâhid, et Sâlih. Son titre le plus célèbre est Kâzim.

L’Imam Mûsâ Kâzim (p) a été mort en martyre dans la prison de Sandî ibn Châhak à Bagdad, le vingt-cinquième jour de Rajab en l'an 183 de l’hégire. Il a été enterré dans la tombe de Quraych (connue sous le nom de Kâzimayn). Il avait alors cinquante-cinq ans. L’Imam Kâzim (p) a vécu vingt ans avec son père et son Imamat a duré trente cinq ans.[421]

Etant donné que les conditions n’étaient pas encore prêtes, l’Imam Mûsâ Kâzim (p) avait pratiquement moins de difficultés par rapport à d’autres califes, et il passait donc son temps à adorer Dieu, gagner sa vie de tous les jours, propager les sciences et connaissances religieuses, guider le peuple, et former des disciples et des narrateurs de hadiths. Il était, en effet, considéré comme un savant et juriste célèbre. Néanmoins, les califes au pouvoir craignaient sa position scientifique et sa popularité sociale. Ils le guettaient tous les jours, lui, ses compagnons et ses disciples, entravant leurs activités de diverses manières. Ils ont convoqué l’Imam Kâzim (p) de Médine à Bagdad à plusieurs reprises, le reprochant et accusant sous de divers prétextes. Une fois même ils allaient le tuer, bien qu’ils aient été dissuadés à cause de certaines considérations, et l’Imam Kâzim (p) a eu l’occasion de retourner à Médine.

Enfin, en raison de la calomnie de certains de ses proches, Harûn-ar-Rachîd, le calife abbasside, a émis un mandat d’arrêt contre l’Imam Kâzim (p) de Médine à Bagdad. L’Imam Kâzim (p) était emprisonné pendant longtemps dans les prisons de Bassora et de Bagdad. Sa dernière prison était Sandî Châhak, une de très hideuses à Bagdad.

Finalement, Sandî ibn Châhak a empoisonné l’Imam Kâzim (p) à l'ordre de Harûn-ar-Rachîd. L’Imam (p) a été mort en martyre quelques jours plus tard et son saint corps a été enterré dans la tombe de Quraych près de Bagdad.[422]
Les textes qui prouvent son imamat

Comme mentionné précédemment, les raisons de l'Imamat sont de deux types : les raisons générales, utilisées pour prouver l'Imamat de l'un des douze Imams infaillibles, et les raisons spéciales, à savoir celles émises d’un Imam à propos de son suivant. Le premier type de raisons a été déjà examiné en détail. Nous ne citons ici que les raisons émises par l'Imam Sâdiq (p) sur l'Imamat de son fils, l’Imam Kâzim (p).

Chaykh Mufîd (Dieu ait son âme) a écrit : « Mufaddal ibn ‘Umar Ju’fiî, Ma’âz ibn Kathîr, ‘Abdur Rahmân ibn Hajjâj, Feyd ibn Mukhtâr, Ya’qûp Sirâj, Suleymân ibn Khâlid, Safwân ibn Jamâl, … sont certains des compagnons dignes de confiance de l’Imam Sâdiq (p) qui ont raconté les hadiths prouvant l'Imamat d’Abul Hassan Mûsâ (p).

Ishâq et ‘Ali, deux fils également pieux et savant de l’Imam Sâdiq (p), sont parmi les narrateurs de hadiths sur l'Imamat de leur frère, Mûsâ ibn Ja’far (p).

Mufaddal ibn ‘Umar a dit: «J'étais avec l'Imam Sâdiq (p) quand Abû Ibrâhîm Mûsâ (p), qui était un enfant, est entré. L’Imam Sâdiq (p) m'a dit : ‘Je te recommande mon fils. Recommande son Imamat à des compagnons qui sont dignes de confiance. »[423]

Ma’âz ibn Kathîr a dit: «J'ai dit à l'Imam Sâdiq  (p) : ‘Je prie Dieu de t’accorder un enfant honorable et noble comme toi-même après ta mort.’ L’Imam Sâdiq  (p) a dit : ‘Dieu m'a déjà accordé un tel enfant.’ J'ai demandé : ‘Qui est-il, que je sois sacrifié pour toi ?’ L’Imam (p) m’a indiqué ‘Abd-i Sâlih qui dormait, et dit : ‘Celui qui dort ici. »[424]

‘Abdur Rahmân ibn Hajjâj a dit : « Je suis entré dans une maison où Ja’far ibn  Muhammad (p) priait et Mûsâ ibn Ja’far (p) était assis à sa droite, en disant Amen. J'ai demandé : ‘Tu sais que je suis un de vos adeptes sincères. Dis-moi qui sera l'Imam après toi?’ L’Imam Sâdiq  (p) a répondu: ‘Ô ‘Abdur Rahmân! Mon fils, Mûsâ, a porté l'armure (de l'Envoyé de Dieu (P)) et elle lui allait.’ Alors j'ai dit : ‘J'ai découvert la vérité maintenant et n'ai pas besoin d'autre raison. »[425]

Feyd ibn Mukhtâr a dit: «J'ai dit à l'Imam Sâdiq  (p) : ‘Prends ma main et me sauve du Feu! Qui sera mon maître après toi ?’ A cet instant, Abû Ibrâhîm, qui était un enfant, est entré. L’Imam Sâdiq  (p) m’a dit en réponse: ‘Il sera ton maître. Suis-le! »[426]

Mansûr ibn Hâzim a dit: «J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Que mes père et mère soient sacrifiés pour vous! La mort est une vérité et tout le monde va mourir. Si cela vous arrive, qui sera l'Imam après vous?’ L’Imam Sâdiq (p) a tapoté l'épaule d’Abul Hassan et dit: ‘Il sera votre maître.’ Abul Hassan n'avait alors que cinq ans et ‘Abdullâh ibn Ja’far était également là. »[427]

‘Isâ ibn ‘Abdullâh a dit: « J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Si, à Dieu ne plaise, quelque chose de mauvais (la mort) vous arrive, qui devrons-nous suivre?’ L’ Imam Sâdiq (p) a indiqué son fils, Mûsâ, et dit ‘Suivez-le!’ J'ai demandé encore: ‘Si quelque chose de mauvais arrive à Mûsâ, qui devrons-nous suivre?’ L’Imam Sâdiq (p) a répondu: ‘Suivez son fils!’ J'ai demandé : ‘Et si quelque chose lui arrive, alors qu'il a un frère aîné et un petit enfant, qui devrons-nous suivre?’ L’Imam (p) a dit: ‘Suivez son fils, et cela va continuer pour toujours. »[428]

Tâhir ibn Muhammad a dit : «J'ai vu l'Imam Sâdiq (p) qui prêchait son fils, ‘Abdullâh, en lui disant: ‘Pourquoi n’es-tu pas comme ton frère? Par Dieu ! Je vois une lumière sur son visage.’ ‘Abdullâh a dit à son père: ‘N'avons-nous pas le même père?’ L’Imam Sâdiq (p) a dit : ‘Il est de mon âme et tu es mon fils. »[429]

Ya’qûb Sarrâj a dit: « Je suis allé voir l'Imam Sâdiq (p) qui se tenait debout à côté du berceau d’Abul Hassan, lui parlant secrètement pendant une longue durée. J'ai attendu jusqu'à ce qu’il finisse de parler. Alors je me suis levé et approché de l’Imam (p). Il m'a dit : ‘Approche-toi de ton maître et salue-le !’ Je me suis approché de l'enfant et l’ai salué. Il m’a salué à son tour avec éloquence et dit: ‘Vas changer le prénom de ta fille; car un tel prénom irrite Dieu.’ Ma fille était née il y a quelque jours et je lui avais donné le nom de Humeyrâ.’ L’Imam Sâdiq (p) m'a dit : ‘Obéis à mon fils!’ Et j'ai donc changé le prénom de ma fille. »[430]

Safwân Jamâl a dit: «J'ai demandé à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Qui est le tuteur des musulmans?’ L’Imam Sâdiq (p) a répondu:  ‘C'est quelqu'un qui évite les travaux futiles.’ Ensuite Abul Hassan est venu avec un petit agneau, en lui disant : ‘ Prosterne-toi devant Dieu!’ L’Imam Sâdiq (p) l’a étreint et dit: ‘Que mes père et mère soient sacrifiés pour toi qui ne fais pas de travaux futiles et évite les jeux et divertissements. »[431]

Ishâq ibn Ja’far a dit: «Un jour, j'étais avec mon père. ‘Ali ibn ‘Umar ibn ‘Ali lui a dit: ‘Que je sois sacrifié pour vous ! A qui moi et d’autres gens aurons-nous recours après vous?’ L’Imam Sâdiq (p) a dit: ‘A celui qui possède ces deux habits jaunes. Il entre maintenant par la porte.’ Bientôt la porte s'est ouverte et Abû Ibrâhîm Mûsâ est entré, il était alors un enfant portant deux habits jaunes. »[432]

Muhammad ibn Walîd a dit : «J'ai entendu de ‘Ali ibn Ja'far ibn Muhammad Sâdiq (p) : ‘J'ai entendu de mon père, Ja’far ibn Muhammad (p), qui a dit à certains de ses proches compagnons : ‘Je vous recommande de suivre mon fils, Mûsâ, parce qu'il est mon meilleur fils. Il sera le calife et le tuteur des gens et la Preuve de Dieu après moi. »[433]

En conclusion, Shaykh Mufîd a écrit : « ‘Ali ibn Ja’far aimait beaucoup son frère, Mûsâ. Il le suivait et apprenait de lui les prescriptions religieuses. Il lui a demandé beaucoup de questions et raconté ses réponses aux autres. »[434]

Nasr ibn Qabûs a dit: «Je suis allé voir l'Imam Sâdiq (p) et je lui ai demandé : ‘Qui sera l'Imam après vous?’ L’Imam (p) a répondu: «Mon fils Abul Hassan Mûsâ ibn Ja’far sera l'Imam après moi. »[435]

Suleymân ibn Khâlid a dit: «Un jour, nous étions avec l'Imam Sâdiq (p). Il a appelé son fils, Abul Hassan, et nous dit: ‘Référez-vous à mon fils après moi! Par Dieu ! Il sera votre tuteur.»[436]

Dâwûd ibn Kathîr a dit: «J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Que je sois sacrifié pour vous! Si quelque chose vous arrive (si vous décédez un jour), à qui dois-je avoir recours ?’ L’Imam (p) a répondu: ‘Ayez recours à mon fils Mûsâ.’ Après la disparition de l'Imam Sâdiq (p), je n'ai jamais douté de l'Imamat de Mûsâ (p). »[437]

Muhammad ibn Sanân et Abû ‘Ali Zarrâd citent Ibrâhîm Karchi qui a dit: « J'étais avec l'Imam Sâdiq (p) quand Abul Hassan Mûsâ ibn Ja’far, qui était un enfant, est entré. Je me suis levé, j’ai embrassé son visage, et je me suis assis. Puis l’Imam Sâdiq (p) a dit: ‘Il sera ton tuteur après moi. »[438]

Ce qui précède était un exemple de nombreux hadiths sur l'Imamat de l'Imam Mûsâ ibn Ja’far (p) qui nous sont parvenus. En outre, de nombreux miracles ont été cités à propos de lui, qui ne peuvent être mentionnés dans ce bref ouvrage.
Les vertus morales et les traits illustres

L’Imam Kâzim (p), comme ses père et grands-pères, était un homme parfait concernant toutes les bonnes caractéristiques humaines, et la meilleure personne de son temps. Un grand nombre de savants ont admiré son caractère éminent. Voici quelques exemples :

Ibn Sabbâgh Mâlikî a écrit : « Mûsâ Kâzim était un Imam très noble. Il était un grand savant. Il passait la nuit dans la Prière et le culte, et il jeûnait pendant la journée. A force d’avoir pardonné les pécheurs, on lui a donné le titre «Kâzim ». Les habitants de l'Irak le connaissaient par le nom Bâbul Hawâidj[439]. »[440]

Ahmad ibn Hajar Heythamî a écrit : « Mûsâ Kâzim était titulaire de l'héritage de son père à l'égard de la connaissance, l’enseignement, et les vertus morales. Il était si tolérant et patient envers les autres qu'il a été appelé Kâzim. Les Irakiens le connaissent par le nom Bâbul Hawâidj. Il était le plus pieux, et la personne la plus généreuse de son temps. »[441]

Ibn Sabbâgh Mâlikî a écrit : « Mûsâ Kâzim était la personne la plus pieuse, la plus savante, la plus généreuse et la plus noble de son temps. Il identifiait les pauvres de Médine, leur envoyant régulièrement des dirhams et des dinars, alors qu'ils ne connaissaient pas le donateur. Après son décès, les pauvres ont connu enfin la personne qui les aidait. »[442]

Ibn Hajar Asghalânî a écrit à propos de l’Imam Kâzim (p) : «Ses vertus morales et ses titres illustres sont nombreux. »[443]

Khatîb Baghdâdî a rapporté d'Abdur-Rahmân ibn Sâlih Azdî qui a dit : «L’année où Hârûnur-Rachîd est parti pour le pèlerinage, il est allé au saint sanctuaire de l'Envoyé de Dieu (P) avec un groupe de nobles de Quraych et d'autres tribus arabes. Mûsâ ibn Ja’far (p) l’accompagnait aussi. Lorsque Harûn a atteint le saint sanctuaire, il a dit : ‘Mes salutations l'Envoyé de Dieu (P)! Ô mon cousin !’ Il voulait se vanter de sa relation avec le Prophète (P). Puis Mûsâ ibn Ja'far s’est approché de la tombe et a dit: ‘Mes Salutations, ô mon père !’ En entendant cela, le visage de Harûn a changé de couleur et il a dit: ‘Ô Abul Hassan ! Le véritable honneur est ce que tu viens de dire. »[444]

Ibn Chahr Achûb a écrit : « Mûsâ ibn Ja’far (p) était supérieur aux gens de son temps en termes de jurisprudence et de la mémorisation du Coran. Il récitait le Coran avec une belle voix. Il pleurait en le récitant et les auditeurs pleuraient aussi. Sa position était au-dessus d'autres personnes. Sa générosité était plus que d'autres gens. Son discours était plus éloquent que celui des autres. Et son cœur était plus courageux. Il a été honoré d’être le tuteur du peuple. Il a reçu l'héritage de la Prophétie. Et il a été nommé à la position califale. »[445]

Shaykh Mufîd a écrit: « Abul Hassan Mûsâ (p) était le plus pieux, le meilleur juriste, le plus généreux et le plus noble des gens de son temps. »[446]

‘Ali ibn Abil Fath Arbalî a rapporté de Kamâlid-Dîn qui a écrit: « Mûsâ ibn Ja’far (p) a été un Imam d’une grande noblesse qui s’adonnait beaucoup à la prière nocturne. Il adorait beaucoup le Dieu Tout-Puissant. Ses vertus morales étaient évidentes et son culte de Dieu était célèbre. Il prenait soin de l’accomplissement des actes obligatoires. Il passait ses nuits dans la prosternation (sajdah) et le ghyâm (position debout dans la Prière). Il jeûnait pendant la journée et donnait l’aumône aux pauvres. Il était si tolérant et patient qu’on l’appelait « Kâzim ». Il faisait du bien aux gens qui lui faisaient du mal. A force de prier et adorer Dieu, on l’appelait aussi « ‘Abd-i Sâlih » (le serviteur vertueux de Dieu). Il était également appelé « Bâbul Hawâidj» en Irak. Ses prodiges sont nombreux, qui montrent sa position auprès du Dieu Tout-Puissant ».[447]

Mamûn a dit : « J'ai dit à mon père Rachîd : ‘Ô Emir des Croyants! Qui était l'homme que tu as tant honoré, te levant devant lui et l’assoyant à ta propre place, et celui que tu nous a ordonné de tenir l'étrier de son cheval au moment de partir?’ Mon père a répondu: ‘Il était l'Imam de la population, la Preuve de Dieu à Ses serviteurs, et le calife de Dieu.’ J'ai demandé alors : ‘Ô Emir des Croyants! N'avez-vous pas ces qualités? Il a répondu: ‘Je suis le calife superficiel qui a occupé cette place par la force. Mais il est le vrai Imam. Par Dieu ! Il est plus digne que moi et tout le monde pour devenir le calife du Prophète (P). Par Dieu ! Si toi aussi, tu veux te disputer avec moi sur le califat, je vais te couper la tête. Certes, la souveraineté est impuissante».[448]

La science et le savoir

Il a été prouvé dans les sections précédentes que la connaissance parfaite de toutes les questions religieuses est une condition nécessaire pour l'Imamat. Tous les Imams infaillibles (p) possédaient cet avantage. Ainsi était Mûsâ ibn Ja’far (p). Sa connaissance et sa jurisprudence étaient célèbres dans son époque. Tout le monde reconnaissait sa position scientifique, le considérant le juriste du peuple. Nous avons déjà mentionné certains exemples à ce propos.

Ibn Sabbâgh Mâlikî a écrit : «Mûsâ Kâzim était la personne la plus pieuse, la plus savante, la plus généreuse et la plus indulgente de son temps. »[449]

Mamûn a dit : « J'ai demandé à mon père, Rachîd : ‘Qui était l'homme que tu as tant honoré ?’ Il a répondu: ‘Il était Mûsâ ibn Ja’far, l'héritier de sciences des prophètes (p). Si tu cherches la vraie connaissance, c'est avec lui ».[450]

Pour plus d'informations sur la position scientifique de l'Imam Kâzim (p), vous pouvez vous référer aux nombreux hadiths racontés de lui et enregistrés dans des livres de hadiths. Ses débats et argumentations avec des souverains du temps, des savants sunnites, et d’autres personnes peuvent aussi être utiles à ce propos.

Un chercheur a recueilli et publié dans un livre les hadiths de cet Imam (p) dans les différents domaines y compris croyance, enseignements, théologie, jurisprudence, exégèse, éthique, supplication et Prière, histoire, débat, et même santé, bienfaits des repas, des fruits et des légumes. Les narrateurs de hadiths de l'Imam Kâzim (p), qui dépassent 638 personnes , ont été étudiés dans ce livre.[451]
Le culte et le service de Dieu

Comme son père et grand-père, l'Imam Kâzim (p) était la personne la plus pieuse de son temps. Il adorait et se souvenait souvent de Dieu, accomplissait ses Prières, récitait le Coran et était humble devant le Seigneur des mondes. En raison de sa profonde connaissance du monothéisme, de la puissance et grandeur de Dieu, il faisait tout même les travaux relatifs à sa subsistance de tous les jours pour Son amour. Quelques exemples de l’intensité de son adoration de Dieu sont cités ici, tirés des livres d’histoire et de hadiths :

Hassan ibn Muhammad ibn Yahyâ ‘Alawî a rapporté de son aïeul : « Mûsâ ibn Ja’far était appelé ‘Abd-i Sâlih (le serviteur juste de Dieu) à cause de l’intensité de son adoration de Dieu. » 

Certains compagnons ont raconté que l’Imam Mûsâ ibn Ja’far (p) est entré à la mosquée de l'Envoyé de Dieu (P). Il avait une longue prosternation tôt le soir, en disant: «Mes péchés sont grands, et Ton pardon sera beau! Ô Seigneur de la piété et du pardon! » Et l'Imam (p) répétait la même supplication dans sa prosternation jusqu'à l'aube.[452]

Yahyâ ibn Hassan a dit: «Mûsâ ibn Ja’far a été appelé ‘Abd-i Sâlih parce qu’il adorait beaucoup Dieu. »[453]

Ibn Sabbâgh a écrit : « Mûsâ Ibn Ja'far était le plus pieux, le plus savant, le plus généreux, et la personne la plus tolérante de son époque. »[454]

Ibn Hajar a écrit : « Mûsâ Kâzim était le plus pieux, le plus savant, et la personne la plus généreuse de son temps. »[455]

Ibn Djawzî Hanafî a écrit: « Mûsâ Kâzim a été appelé ‘Abd-i Sâlih en raison de sa détermination dans le culte et la Prière de la Nuit ».[456]

Ya’qûbî a écrit : « Mûsâ ibn Ja’far (p) était le plus sérieux dans l’adoration de Dieu, et rapportait les hadiths de son père. »[457]

Shaykh Mufîd a écrit : « Abul Hassan Mûsâ (p) était le juriste le plus savant, le plus pieux, le plus généreux et le plus tolérant à son temps. Il est rapporté qu'il reliait la Prière de la Nuit à celle du Matin, puis il faisait les supplications après la Prière (ta’ghîbât) jusqu'au lever du soleil. Ensuite, il se prosternait et invoquait Dieu jusqu'à midi. Il répétait beaucoup cette prière: « Ô Dieu! Je Te demande le confort au moment de la mort et le pardon au moment du Jugement. » Et voici une autre de ses prières: «Mes péchés sont grands, et Ton pardon sera beau! » Il pleurait tellement de la crainte de Dieu que sa sainte barbe devenait humide. »[458]

La sœur de Sandî ibn Châhak , qui était une gardienne de la prison de l'Imam Kâzim (p),   a dit:« En prison, Mûsâ Ibn Ja’far avait cette routine quotidienne : après avoir accompli la Prière du Soir, il commençait à prier et supplier Dieu jusqu'à minuit, ensuite il se mettait à accomplir la Prière de la Nuit qu’il continuait jusqu'à l’appel à la Prière (azân) du lendemain matin. Ensuite, il accomplissait la Prière du Matin et invoquait Dieu jusqu'au lever du soleil. Puis il se reposait jusqu'à ce que le soleil se soit levé dans le ciel. Finalement, il se brossait les dents, mangeait, et dormait un peu jusqu'à l'avant-midi . A midi, il se levait, faisait ses ablutions, et accomplissait la Prière du Midi. Puis il continuait à accomplir des Prières surérogatoires (nawâfil) jusqu'à ce que le temps pour la Prière de l’après-midi arrive. Après cette dernière, il s’asseyait dans la direction de Qibla et invoquait Dieu jusqu'au coucher du soleil. Après la Prière du coucher du soleil (Maghrib), il accomplissait des Prières surérogatoires jusqu'à ce que l’heure de la Prière du Soir arrive. Il faisait ceci chaque jour comme d’habitude. »

En voyant l'Imam Mûsâ Kâzim (p) dans cet état, la sœur de Sandî disait: « Les gens qui se conduisent mal envers un tel pieux serviteur de Dieu seront perdants. »[459]

Ahmad ibn ‘Abdullâh a rapporté de son père : « Un jour, je suis allé voir Fadl ibn Rabî’ qui était assis sur le toit de sa maison. Il m'a dit : ‘Regarde cette maison par la fenêtre. Que vois-tu?’ J’ai dit : ‘Je vois un vêtement étendu par terre.’ Il a dit : ‘Regarde plus attentivement!’ J’ai dit encore : ‘C'est comme si un homme est en prosternation (sajdah).’ Il m'a demandé: ‘Tu le connais? Il est Mûsâ ibn Ja’far. Je le surveille jour et nuit et ne le trouve que dans cet état. Après la Prière du Matin, il accomplit les Prières surérogatoires jusqu'au lever du soleil. Puis il effectue la prosternation jusqu'à avant-midi. Il a désigné quelqu'un pour l'informer de l’heure de la Prière. Quand il est informé de l'heure de la Prière, il termine la prosternation et commence à prier sans faire de nouveau les ablutions. Après avoir fini la Prière du Soir, il rompt son jeûne, fait ses ablutions, et effectue une prosternation de nouveau. Il prie depuis la minuit jusqu'à l'aube.’ Certains observateurs l’ont entendu dire dans ses supplications : ‘Ô Dieu! Tu sais que je T’ai demandé de me donner l’occasion de T’adorer en solitude ; Tu as exaucé ma demande, et je Te remercie. »[460]

Ibrâhîm ibn Abil Bilâd a dit : « L'Imam Abul Hassan a dit: ‘Je dis astaghfir-u-llâh (Siengeur ! Pardonne-moi !) cinq mille fois par jour ».[461]
La générosité et la bienfaisance

Shaykh Mufîd a écrit: « Mûsâ ibn Ja’far (p) témoignaient de l’affection envers ses parents (proches et loin) et respectait les liens du sang. Il surveillait les pauvres à Médine, et leur envoyait de l'argent, du blé, et des dates, alors qu'ils ne savaient pas d’où leur arrivait toutes ces charités. »[462]

Muhammad ibn ‘Abdullâh Bakrî a dit : «Je suis allé à Médine pour emprunter de l'argent, mais je n'ai trouvé personne qui pourrait me le prêter. Je me suis dit que je ferais mieux d'aller à l'Imam Kâzim (p), peut-être qu’il puisse résoudre mon problème. Il était dans sa ferme en dehors de la Médine. J’y suis allé. Il s’est approché de moi avec son serviteur, qui avait une assiette en couleur où il y avait de la viande cuite sans rien d’autre. L’Imam (p) a mangé de la viande. Je l’ai accompagné aussi en mangeant. Puis il a demandé ce dont j’avais besoin. Quand j'ai parlé de mon besoin, il est parti puis revenu tout de suite. D'abord, il dit à son serviteur de se mettre à l’écart, puis m'a donné un sac de trois cents dinars. Puis il s’est levé et est parti. J'ai pris l'argent, suis monté à cheval, et retourné chez moi. ‘Isâ ibn Muhammad, un vieillard de quatre-vingt ans, m’a dit: ‘J'avais construit une ferme à côté du puit de « ‘Ummi ‘Izâm ». J’y avais cultivé la pastèque, la concombre, et la courge. Lorsque l’heure de la récolte s’est approchée, des sauterelles ont soudain attaqué la ferme et mangé tout. La ferme ainsi que le travail de ces deux chameaux m’avaient coûté cent vingt dinars. J’ai tout perdu. Je m'étais assis, pensant à la lourde perte que j’avais subie. Tout d’un coup, Mûsâ  ibn Ja’far (p) est arrivé. Il m’a salué et demandé comment j’allais. Je lui ai raconté l'histoire. Il a dit: ‘Combien as-tu dépensé?’ J’ai répondu : ‘Cent vingt dinars, plus le travail de ces deux chameaux.’ L’Imam (p) a dit a son agent : ‘Donne cent cinquante dinars à Abil Gheyth!’ Puis il a ajouté: ‘Trente dinars est pour ton profit, avec deux chameaux.’ J'ai dit à l'Imam (p) : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! Prie pour moi afin que Dieu me donne la bénédiction !’ Alors l’Imam (p) a prié pour moi».[463]

Certains savants ont dit: «Les aides monétaires de Mûsâ ibn Ja’far étaient toujours de  l’ordre de deux cents à trois cents dinars, d'une manière que les sacs d'argent qu’il donnait en aumône étaient célèbres. »[464] 

Mansûr a demandé à l'Imam Mûsâ Kâzim (p) de rester à la maison pendant le Nurûz (le nouvel an) afin que ses compagnons puissent lui rendre visite. L’Imam (p) a répondu: «J'ai cherché parmi les hadiths de mon grand-père, l'Envoyé de Dieu (P), mais je n’ai rien trouvé sur le Nurûz. C'est une cérémonie persane, supprimée et ignorée dans l'Islam. Je ne veux pas la revitaliser. » Mansûr a dit : «Tenir la cérémonie de Nurûz est politiquement nécessaire pour l’armée. Je vous demande par Dieu de l'accepter et de rester chez vous pendant le Nurûz. » L’Imam (p) a accepté la demande de Mansûr et est resté chez lui pour « les félicitations de Nurûz ». Les commandants de l'armée, les dirigeants et les émirs sont venus rendre visite à l’Imam Kâzim (p), le féliciter, et lui présenter des cadeaux. Le serviteur de Mansûr, qui était aussi présent, surveillait les cadeaux. Après la séance, un vieil homme est venu et a dit: «Ô fils de Fatima, fille du Messager de Dieu ! Je suis pauvre. Je n'avais rien à vous apporter comme cadeau. Mais mon grand-père a composé trois vers pour commémorer la calamité de votre grand-père, l'Imam Hussayn (p). Je vous les présente. » Puis le vieil homme a récité les vers. L’Imam Mûsâ  ibn Ja’far (p) lui a dit: «J'accepte ton cadeau. » Ensuite, l'Imam (p) a dit au serviteur de Mansûr: « Vas voir ton maître (Mansûr), et rapporte-lui la liste des cadeaux, et demande-lui ce que nous devrions faire avec eux. » Le serviteur est allé à Mansûr, puis revenu et a dit à l'Imam (p) : «Mon maître a dit qu'il vous offre tous ces cadeaux et vous pouvez les dépenser comme vous voulez ». Mûsâ ibn Ja’far (p) a dit au vieil homme: « Je t’accorde tous ces cadeaux. »[465]

Il est rapporté que l'un des descendants de ‘Umar ibn Khattâb habitait à Médine. Il taquinait toujours l’Imam Kâzim (p) et insultait ‘Ali ibn Abî Tâlib (p). Certains compagnons de l’Imam (p) lui ont dit: « Permettez-nous le tuer! » L’Imam Kâzim (p) les a sévèrement interdit de ce faire. Un jour, l'Imam (p) a demandé au sujet de cet homme et on lui a dit : « Il travaille dans sa ferme dans un tel ou tel endroit. »

L’Imam Mûsâ  Kâzim (p) est monté sur son âne et s’est dirigé vers la ferme de l'homme en question. L'homme était surpris de voir l'Imam (p) venir à sa ferme. Celui-ci s’est assit et lui a demandé, souriant et plaisantant :« Combien as-tu dépensé pour ta ferme? »

- Cent dinars.

- Quel bénéfice en attends-tu?

- Je ne sais pas prédire.

- Combien espères-tu bénéficier?

- J'espère avoir deux cents dinars.

L’Imam Kâzim (p) lui a accordé trois cents dinars et dit : « Tu peux aussi garder le bénéfice de la récolte. » L'homme s’est levé et a embrassé le front de l'Imam Kâzim (p).

Mûsâ  ibn Ja’far (p) est revenu à Médine. Un autre jour, l'Imam (p) est allé à la mosquée et a vu cet homme là. Il a dit à Mûsâ  ibn Ja’far (p) :

اللَّهُ أَعْلَمُ حَیْثُ یَجْعَلُ رِسالَتَهُ

« Dieu sait mieux où (et comment) pour mener à bien sa mission. »[466]

Les amis de l'homme s'opposent son nouveau comportement envers l'Imam Kâzim (p). Il se disputait avec eux mais louait Mûsâ  ibn Ja’far (p). Dès lors, il a toujours fait l'éloge de l’Imam (p).

L’Imam Mûsâ  Kâzim (p) a dit à ses compagnons qui avaient proposé de tuer cet homme : «Laquelle était mieux : votre proposition ou ma conduite pour la réforme de cet homme? »[467]

Mu’tab a dit: «Quand les fruits devenaient mûrs, l'Imam Mûsâ  ibn Ja’far (p) nous disait : «Vendez les fruits dans le bazar et achetez avec son argent ce dont nous avons besoin tous les jours, tout comme les autres musulmans.»[468]

 


[421] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 215; Bihârul Anwâr, Vol 48, pp. 1, 6 & 7; Matâlibul Su’ûl, Vol 2, p. 120; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 214; Manâqib ‘Âli Abî Tâlib (p), Vol 4, p. 348; Kachful Ghummah, Vol 3, pp 1-9.

[422] . Al-Irchâd, Vol 2, pp. 237-243.

[423] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 216; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 9.

[424] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 217; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 9.

[425] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 217; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 213; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 10.

[426] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 217; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 213; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 10.

[427] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 218; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 214; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 10.

[428] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 218; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 214; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 10.

[429] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 218; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 10.

[430] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 219; ‘Ithbâtul Wasîyyah, p. 162; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 11.

[431] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 219.

[432] . Ibid.

[433] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 220.

[434] . Ibid.

[435] . Ithbâtul Wasîyyah, p. 162.

[436] . Kachful Ghummah, Vol 3,p. 11.

[437] . Bihârul Anwâr, Vol 48, p. 14.

[438] . Ibid, p. 15.

[439] . “La porte des demandes”, à savoir, une personne qui peut, grâce à Dieu, satisfaire aux besoins des gens dans le besoin. [Traducteur]

[440] . Al-Fusûlul Muhimmah, p. 213.

[441] . Al-Sawâ’iqul Muharriqah, p. 203.

[442] . Al-Fusûlul Muhimmah, p. 219.

[443] . Tahzîbut Tahzîb, Vol 10, p. 340.

[444] . Târîkh-i Baghdâd, Vol 13, p. 31.

[445] . Manâqib ‘Âli Abî Tâlib (p), Vol 4, p. 348.

[446] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 231.

[447] . Kachful Ghummah, Vol 3, p. 1.

[448] . Bihârul Anwâr, Vol 48, p. 131.

[449] . Al-Fusûlul Muhimmah, p. 219.

[450] . Manâqib ‘Âli Abî Tâlib (p), Vol 4, p. 335.

[451] . L’auteur de ce livre s’appelle M. ‘Atârûdî, qui parait sous le titre  « Musnad al-Imam al-Kâzim (p) » en trois volumes.

[452] . Târîkh-i Baghdâd, Vol 13, p. 27.

[453] . Tahzîbut Tahzîb, Vol 10, p. 340.

[454] . Al-Fusûlul Muhimmah, p. 219.

[455] . Al-Sawâiqul Muharraqah, p. 203.

[456] . Tazkiratul Khawâs, p. 348.

[457] . Târîkhi Ya’qûbî, Vol 2, p. 414.

[458] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 231.

[459] . Târîkh-i Baghdâd, Vol 13, p. 31.

[460] . Manâqib ‘Âli Abî Tâlib,Vol 4, p. 343.

[461] . Bihârul Anwâr, Vol 48, p. 119.

[462] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 231; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 219.

[463] . Târîkh-i Baghdâd, Vol 13, p. 29; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 7.

[464] . Kachful Ghummah, Vol 3, p. 19.

[465] . Manâqib Ali Abî Tâlib, Vol 4, p. 344.

[466] . Sourate 6, Al An'âm (Les bestiaux), verset 124.

[467] . Târîkh-i Baghdâd, Vol 13, p. 28; Al-Irchâd, Vol 2, p. 233.

[468] . Bihârul Anwâr, Vol 48, p. 117.