پایگاه اطلاع رسانی آیت الله ابراهیم امینی قدس سره

Troisième Imam infaillible : Hussayn (p)

Troisième Imam infaillible : Hussayn (p)
La naissance et le martyre

L’Imam Hussayn (p) est né le troisième ou le cinquième jour du mois de Cha’bân en quatrième année de l’hégire à Médine. Son père était ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) et sa mère était Fatima (s), la fille du Prophète Muhammad (P). Son surnom était Abû ‘Abdullâh et ses titres honorifiques les plus célèbres étaient Tayyib, Sayyid, Sibt, Wafî, et Mubârak.

Lors de sa naissance, Gabriel est descendu pour féliciter le plus noble Prophète (P). Il lui portait le message de Dieu qui voulait qu’on appelle « Hussayn » le nouveau-né. L'Envoyé de Dieu (P) a chanté l’appel à la Prière (adhân) dans son oreille droite et l’introït (iqâmah) dans son oreille gauche. Le septième jour après la naissance de l'Imam Hussayn (p), deux moutons ont été sacrifiés pour lui, dont la viande a été divisée parmi les pauvres.

Selon certains récits, l’Imam Hussayn (p) a vécu cinquante-six ans et quelques jours. Il a vécu six ans et quelques mois avec son grand-père, le Prophète Muhammad (P), avant la disparition de celui-ci, trente ans avec son père, dix ans avec son frère l'Imam Hassan (p) après la mort de son père, et dix ans après la mort de son frère. Il a été mort en martyre le jour de ‘Achûrâ (dixième jour de Muharram) de l'an 61 de l’hégire à Karbala et son saint corps a été enterré dans le même pays.[247]
Les textes qui prouvent son Imamat

Nous pouvons utiliser les raisons générales que nous avons déjà indiquées pour prouver l’Imamat de l’Imam Hussayn (p). En outre, le noble Messager de l’Islam (P) a souligné l’Imamat de Hassan (p) et de Hussayn (p) dans de nombreux hadiths.

L'Envoyé de Dieu (P) a dit: « Mes deux fils sont Imams, qu’ils se lèvent pour l’Imamat ou pas. »[248]

Par ailleurs, l'Imam Hassan (p) a présenté son frère, Hussayn (p), comme son successeur et Imam au moment de son décès.

L’Imam Sâdiq (p) a déclaré dans un hadith : « Hassan ibn ‘Ali (p) a appelé son frère, Muhammad ibn Hanafîyah, avant sa disparition et dit : ‘Ne sais-tu pas que Hussayn ibn ‘Ali (p) sera l'Imam après ma mort? Dieu, qu’Il soit loué et glorifié, l’a voulu et l'Envoyé de Dieu (P) l’a appuyé. Dieu le Très-Haut sait bien que vous (Gens de la Demeure prophétique) êtes Ses meilleurs serviteurs. Dieu a élu le Prophète Muhammad (P) au rang de la Prophétie, et celui-ci, a élu l'Imam ‘Ali (p) comme Imam, et mon père (p) m’a élu comme Imam, ce que j’ait fait à l’égard de Hussayn (p).’ Muhammad ibn Hanafîyah a dit : ‘Ô mon frère! Tu es Imam et remplis sûrement ton devoir.[249]

‘Ali ibn Yûnus ‘Amilî écrit dans son livre intitulé « Sirâti Mustaqîm » :

« L’Emir des Croyants (p) a souligné l'Imamat de son fils, Hassan (p), comme il l’a fait à l’égard de son fils, Hussayn (p). Les narrateurs chiites ont rapporté que Hassan (p), avant sa disparition, a choisi son frère Hussayn (p) comme Imam, lui a confié les pactes de la Prophétie et les engagements de l’Imamat, a informé les Chiites de son Imamat et succession, et l’a choisi comme le porte-drapeau de la guidance après lui-même.  C'est une chose évidente et reconnue sans aucune ambiguïté.[250]

Mas’ûdî écrit dans son livre «Ithbâtul Wasîlah:

« Lorsque l’Imam Hassan (p) est tombé malade, son frère Abû ‘Abdullâh est venu lui rendre visite. Ils ont parlé pendant un moment et puis l’Imam Hassan (p) a présenté son frère Hussayn (p) comme son successeur. Il a enseigné à Hussayn (p) le Nom Suprême (Ismi A’zam) de Dieu et lui a confié les héritages des Prophètes et le testament de l’Emir des Croyants (p). »[251]

Muhammad ibn Hanafîyah a dit à l’Imam Sajjâd (p) : « Sais-tu que l'Envoyé de Dieu (P)  a confié l'Imamat et sa succession après lui à l’Emir des Croyants (p), et après celui-ci, à  Hassan (p) puis à Hussayn (p) ? »[252]
Les vertus de l’Imam Hussayn (p)

L'Envoyé de Dieu (P) a dit : « Hussayn est de moi et je suis de Hussayn. Celui qui aime Hussayn est aimé par Dieu. Hussayn est un petit-fils (sibt) de mes petits-fils (asbât)».[253]

Le plus noble Prophète (P) a dit: «Celui qui veut voir la personne la plus aimée dans les cieux et la terre doit se tourner vers Hussayn. »[254]

Hudhayfah cite l’Envoyé de Dieu (P) qui a dit : « Dieu a accordé à Hussayn (p) une vertu qu'Il n’a donnée à aucun être humain, sauf à Joseph, fils de Jacob. »[255]

Hudhayfah ibn Yamân dit: « J'ai vu l’Envoyé de Dieu (P) qui tenait la main de Hussayn (p) et disait: «Ô gens! C'est Hussayn ibn ‘Ali. Connaissez-le! Par Dieu ! Il sera au Paradis avec ses amis et les amis de ces derniers. »

L’Envoyé de Dieu (P) a aussi dit : « Hassan et Hussayn, après leur père et moi, sont les meilleures personnes sur la terre, et leur mère est la meilleure femme dans le monde».[256]

Le Prophète (P) a dit : « Hassan et Hussayn sont mes deux fleurs sur la terre».[257]

L’Envoyé de Dieu (P) a également dit: « Hassan et Hussayn sont les maîtres de la jeunesse du Paradis et leur père est le plus vertueux qu'eux. »[258]
L’adoration et le service de Dieu

On a demandé à l’Imam Hussayn (p) : «Pourquoi crains-tu tant Dieu? » L’Imam Hussayn (p) a répondu: «Personne n'est à l'abri des difficultés de l'Au-delà, sauf celui qui craint Dieu dans ce monde. »[259]

‘Abdullâh ibn ‘Ubayd dit : «  L’Imam Hussayn (p) est parti en voyage pour le pèlerinage à pied vingt fois, alors qu'il avait un cheval à monter. »[260]

On a demandé à l’Imam Sajjâd (p): « Pourquoi les enfants de ton père sont peu nombreux? » L’Imam (p) a répondu: «Je m’étonne même de ma naissance; parce que mon père accomplissait mille unités de Prière jour et nuit. »[261]

Le narrateur dit : « J’ai vu Hassan (p) et Hussayn (p) qui partaient en voyage pour le pèlerinage à pied. Chaque cavalier qui les voyait descendait de son cheval et continuait le chemin à pied avec eux. Il était difficile pour certains pèlerins de marcher. Ils ont dit Sa’d ibn Abî Waqâs : ‘La marche est difficile pour nous, mais on ne peut pas monter à cheval, alors que ces deux honorables personnes sont à pied.’ »

Sa’d ibn Abî Waqâs a transmis leur propos à l’Imam Hassan (p) et lui a dit: «Si vous  montiez à votre cheval pour le confort de ces faibles pèlerins ! » L’Imam Hussayn (p) a dit: «Nous ne monterons pas, puisque nous sommes obligés de marcher à pied jusqu’à Médine. Cependant, nous fuyons cette voie pour le bien des autres pèlerins. » Alors les deux Imams (p) se sont éloignés d’eux. »[262]

La bienfaisance et la charité 

L’Imam Hussayn (p) est allé visiter ‘Usâmat ibn Zayd qui était malade. Il a dit à l’Imam Hussayn (p) : «Malheur! Je suis triste! » L’Imam (p) lui a dit: «Pourquoi es-tu triste, mon frère? » ‘Usâmat a répondu: «Ô fils de l'Envoyé de Dieu ! Je dois soixante mille dirhams. J'ai peur de mourir sans pouvoir m’acquitter de cette dette. » L’Imam Hussayn (p) a dit: «Ne sois pas triste! Je vais payer ta dette avant ta mort. » Et il l'a fait.[263]

Chu’ayb ibn ‘Abdur-Rahmân dit: «Après la mort en martyre de l'Imam Hussayn (p), une marque a été vue sur son saint épaule. On a demandé à l’Imam Sajjâd (p): «Quelle est cette marque? » L’Imam (p) a répondu: «Cette marque est à cause du sac de nourriture que mon père portait sur son épaule pour nourrir les pauvres, les orphelins, et les veuves».[264]

Il est rapporté de l'Imam Hussayn (p) qui a dit : « La validité de ce discours du Prophète Muhammad (P) m’a été prouvée: ‘La meilleure action après la Prière, c’est la joie du cœur du croyant, à condition qu'il soit vide de péchés. » Un jour, j'ai vu un esclave qui mangeait son repas avec un chien. Il prenait une bouchée, puis jetait un morceau au chien. Je lui ai demandé la raison. L'esclave a répondu: «Ô fils de Messager de Dieu! Je suis fortement triste. J'essaie de faire ce chien heureux de sorte que Dieu me ravisse. Mon maître est un Juif de qui je souhaite me séparer. » L’Imam Hussayn (p) est allé au maître de l'esclave et a payé deux cents dirhams pour acheter l'esclave. L'homme juif a dit: «Je vous offre cet esclave pour vous remercier d’être venu. Je lui accorde aussi une ferme. Vous pouvez aussi garder cet argent. » L’Imam Hussayn (p) a dit: «J'accepte votre donation, et j’ai tout accordé à cet esclave et je l’affranchit. » L'épouse de l'homme juif qui était présente et a vu tout cela a dit: « J'embrasse l’Islam et pardonne ma dot à mon mari. » L'homme juif a dit: «Moi aussi, j’embrasse l'Islam et accorde ma maison à mon épouse ».[265]

Anas dit: « J'étais avec l’Imam Hussayn (p) quand une femme esclave est venue et a offert des fleurs à l'Imam (p). L’Imam Hussayn (p) lui a dit : ‘Je te libère dans la voie de Dieu.’ J'ai dit : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu ! Elle vous a donné des fleurs sans grande valeur. Pourquoi l'avez-vous libérée?’ L’Imam (p) a dit: «Dieu nous a formés de cette façon: ‘Si on vous fait une salutation, saluez d’une façon meilleure; ou bien rendez-la (simplement).’[266] ‘Mieux que ces fleurs, c’était la libération de cette femme esclave.’ »[267]

Un esclave de l'Imam Hussayn (p) a commis quelque chose de mal et il méritait d'être puni. L’Imam (p) a ordonné de le punir. L'esclave a dit: «Ô mon maître! ‘Ceux qui dominent leur rage.’ » L’Imam (p) a dit: «Je te pardonne. » L'esclave a dit: «Ô mon maître! ‘Et ceux qui pardonnent à autrui.’ » L’Imam (p) a dit: «Je t’ai pardonné. » L'esclave a dit alors: «Ô mon maître! ‘Car Dieu aime les bienfaisants.’»[268] L’Imam Hussayn (p) a dit: «Je te libère dans la voie de Dieu et te paierai deux fois ce que je t’avais donné avant».[269]

Un arabe nomade est allé à l'Imam Hussayn (p) et lui a dit: «Ô fils de Messager de Dieu! J'ai accepté un prix du sang complet, mais je ne peux pas le payer. Je me suis dis de le demander d’une personne qui est la plus généreuse et je n’ai trouvé personne qui soit la plus généreuse que les Gens de la Demeure prophétique (p). L’Imam Hussayn (p) a dit:

« Je te demande trois questions : si tu réponds à l'une d’elles, je vais te donner un tiers de l'argent dont tu as besoin, si tu réponds à deux questions, je vais te payer les deux tiers, et si tu réponds à toutes les trois questions, je vais te donner tout mon argent ». L'homme arabe a dit: «Ô fils de Messager de Dieu! Est-ce qu’une personne, noble et savante, comme vous pose des questions à quelqu'un comme moi ?! » L’Imam (p) a répondu: «Oui. J'ai entendu mon grand-père, l'Envoyé de Dieu (P), qui a dit: «Le bien que fait une personne est égal à ses connaissances. » L'homme arabe a dit: « Demandez-moi ! Je vais répondre si je sais et je vais apprendre de vous si je ne sais pas. Et il n'y a pas de force et de puissance, si ce n’est qu’en Dieu.» Puis l’Imam Hussayn (p) lui a demandé les questions suivantes :

- Quel est le meilleur acte?

- La croyance en Dieu.

- Qu'est-ce que les moyens de se sauver des calamités?

- La confiance en Dieu.

- Quelle est la parure humaine?

- La connaissance accompagnée de la patience.

- Et dans son absence ?

- Les biens accompagnés de l'humanité et de l'équanimité.

- Et si cela n’existe pas?

- La pauvreté accompagnée de la patience.

- Et si cela n'existe pas?

- Ainsi, un tonnerre devrait venir du ciel et le brûler!

L’Imam Hussayn (p) a souri et lui a accordé mille dinars. En outre, l'Imam (p) lui a donné son anneau qui coûtait deux cents dirhams et a dit: «Acquitte-toi de ta dette avec cet argent. Vends l'anneau et dépense-le pour mener ta vie. »

L’homme arabe les a pris et dit :

اللَّهُ أَعْلَمُ حَیْثُ یَجْعَلُ رِسالَتَهُ

« Allah sait mieux où placer Sa mission. »[270]
L’événement de ‘Achûrâ

L’événement de ‘Achûrâ, qui s’est produit le jour de Achûrâ (dixième jour de Muharram de l'an 61 de l’hégire), est parmi les événements les plus tragiques de l'histoire de l'Islam, et même dans l'histoire du monde. Dans cet événement tragique, l'Imam Hussayn (p), fils de Messager de Dieu (P), a été mort en martyre à Kerbela, avec certains de ses frères, fils, cousins, cousines, proches parents et amis, sur ordre d’une personne qui se prenait pour le calife du Prophète (P). En dépit de toutes les recommandations à son égard, l'Imam Hussayn (p) a été cruellement martyrisé par une armée qui se considérait comme musulmane et adepte du Messager de Dieu (P). Le massacre cruel et inhumain accompagné des comportements catastrophiques à Kerbela a noircis l’histoire de l’humanité.

La révision de cet événement amer est nécessaire pour reconnaître l'Imam Hussayn (p). Mais étant donné que la révision et l’étude précises de cet événement nécessite la rédaction d’un livre détaillé, ce qui n'est pas possible dans le présent ouvrage, nous nous contentons, donc, à citer les objectifs de l’Imam Hussayn (p) dans son soulèvement sanglant.
Les objectifs de l’Imam Hussayn (p) et sa méthode de suivi

Pour mieux connaître les objectifs de l'Imam Hussayn (p) dans le soulèvement ensanglanté de Karbala, il est préférable de nous référer à ses propres mots. En sortant de la Médine, l'Imam (p) a écrit dans son testament à Muhammad ibn Hanafîyah :

« Je ne sors pas pour la vanité, le ravissement, la corruption ou l’oppression. Je sors simplement pour réformer les affaires de la communauté de mon grand-père, le Prophète Muhammad (P). Je veux conseiller le bien et interdire le mal et d’agir selon la tradition de mon grand-père et de mon père ‘Ali ibn Abî Tâlib (p). »[271]

Selon cette phrase de l'Imam Hussayn (p), celui-ci avait trois objectifs principaux pour son soulèvement : réformer les affaires des musulmans, ordonner le bien et interdire le mal, et revitaliser la tradition de son grand-père, l'Envoyé de Dieu (P), et de son père, l'Imam ‘Ali (p).

On peut en conclure que l'objectif principal de l'Imam Hussayn (p) a été la réforme des affaires de la communauté islamique qui avait oublié la tradition du Prophète Muhammad (P) et qui faisait fausse route dans les différents domaines culturel, social, éthique, politique, et économique. L’Imam Hussayn (p) voulait faire ce travail important en ordonnant le bien et interdisant le mal.

En conséquence, on peut dire que le mouvement de l'Imam Hussayn (p) était une sorte de protestation et de réforme, qui a été fait en forme de l’ordonnance du bien et l’interdiction du mal dans divers niveaux et étapes, en fonction du temps et du lieu et selon les exigences du devoir :

Première étape – L'immigration de la Médine: Après la mort de Mu’âwîyah, son fils, Yazîd a écrit et ordonné à Walîd (gouverneur de la Médine) de faire Hussayn ibn ‘Ali (p) prêter le serment d'allégeance et de le tuer s'il refusait de le faire. Cependant, l'Imam Hussayn (p) qui jugeait illégal le gouvernement de Yazîd a refusé de le reconnaître et de lui prêter serment d’allégeance. Pour montrer son désaccord, l'Imam Hussayn (p) a quitté la Médine pour aller à la Mecque. Ceci est considéré comme une sorte d’interdiction du mal.

Deuxième étape – Le séjour à la Mecque: L’Imam Hussayn (p) allait rester à la Mecque et à parler, si possible, aux pèlerins musulmans en provenance de divers pays pour le pèlerinage afin de montrer son opposition au gouvernement au pouvoir, ce qui était un autre type d’ordonnance du bien et d’interdiction du mal. A la Mecque, cependant, deux nouveaux événements se sont produits qui pourraient affecter l'intention de l'Imam (p) : Le premier événement était que, lors du séjour de l’Imam (p) à la Mecque, les Chiites de Koufa ont été informés de son refus de prêter serment d’allégeance à Yazîd et de son déménagement à la Mecque. Ils ont écrit tant de lettres pour inviter l’Imam Hussayn (p) à Koufa. Le second événement était que l'Imam Hussayn (p) a été informé que Yazîd avait embauché des gens pour l’assassiner en secret.

Troisième étape  - Le départ vers Koufa : Les deux événements mentionnés ont changé la situation. D'une part, l'Imam Hussayn (p) ne pouvait pas rester à la Mecque. La raison en était que le tuer à l'intérieur de la Maison de Dieu déshonorait cette dernière sans aucune utilité. D'autre part, les Chiites de Koufa avaient invité l’Imam (p) et il n'avait pas de quoi refuser leur invitation.

Par conséquent, l'Imam Hussayn (p) s’est vu devoir se déplacer vers Koufa et poursuivre son mouvement de protestation. Bien sûr, pour être sur le côté sécuritaire, il a envoyé Muslim ibn ‘Aqîl accompagné d'une lettre vers Koufa afin qu'il observe la situation de près et mette directement l’Imam Hussayn (p) au courant. Après un certain temps, l'Imam (p) a reçu une lettre de Musilm qui disait: « Un grand nombre de personnes à Koufa m’ont prêté serment d'allégeance et sont en attente pour vous. »

L’Imam Hussayn (p) a estimé qu'il devait se déplacer vers l'Irak, non seulement pour la poursuite de sa protestation, mais aussi pour établir un gouvernement islamique, d’après les lettres des Chiites de Koufa et le rapport de Muslim, sans avoir recours à une guerre sanglante mais avec le soutien de nombreux Chiites. Par conséquent, l'Imam Hussayn (p) pourrait revitaliser la tradition de son grand-père, l'Envoyé de Dieu (P), dans un gouvernement islamique et réformer les affaires des musulmans, ce qui est le meilleur niveau d’ordonnance du bien et d’interdiction du mal.

En attendant, si le peuple de Koufa manquait à ses promesses ou d'autres problèmes se produisaient dans cette sainte voie, l’Imam Hussayn (p) pourrait, selon les circonstances, accomplir son devoir. En tout cas, son mouvement de protestation n’aurait pas été arrêté. L’Imam Hussayn (p) a changé son grand pèlerinage (Tamattu’) à un petit pèlerinage (‘Umrah) et s’est dirigé vers Koufa.

La quatrième étape – La prise de connaissance du martyre de Muslim : L’Imam Hussayn (p) a entendu la nouvelle du martyre de Muslim quand il était à Tha’labîyah et s’est vu face à de nouvelles conditions. Il devait encore une fois décider d’après les nouvelles conditions. La première chose qu’il a faite, c’était d’informer ouvertement ses compagnons du martyre de Muslim pour prendre leur avis.

Les fils de ‘Aqîl ont dit: «Nous devons nous venger pour la mort de Muslim ou être tués de cette manière. » L’Imam Hussayn (p) a dit :«La vie n'a aucune valeur après le martyre de Hânî et de Muslim. » Certains compagnon ont dit : «Ô fils du Prophète ! Par Dieu ! Tu n’est pas comme Muslim. Lorsque tu entres à Koufa, les Chiites qui t’ont invité se précipiteront sûrement pour te soutenir. »

Dans ces nouvelles conditions, l'Imam Hussayn (p) avait deux choix : continuer son chemin à Koufa, ou y renoncer pour aller à une autre région en vue de remplir son devoir selon les nouvelles conditions qui y régnerons.

L’Imam Hussayn (p) a préféré le première choix, parce que tout d'abord, il n’était pas encore déçu du soutien du peuple de Koufa, comme l'avait souligné ses compagnons. Deuxièmement, il pensait que même si le peuple de Koufa manquait à ses promesses, il pourrait accomplir son devoir à Koufa mieux que dans d'autres régions et poursuivre son mouvement d'opposition. Par conséquent, il a décidé de poursuivre son chemin vers Koufa .

À ce stade, l'Imam Hussayn (p) a fait une autre chose pour permettre à ceux parmi ses compagnons qui n’aimaient pas ou craignaient de l’accompagner dans ce voyage dangereux de ne pas s’obliger par modestie de venir avec lui. L’Imam (p) a dit à ses amis et compagnons: «Comme vous l'avez entendu, Muslim a été mort en martyre et les conditions dans Koufa ont changé. Je vais de toute façon à Koufa. Cependant, je retire mon serment d'allégeance de vous. Celui qui aime me laisser peut aller où il veut. »

Certains compagnons se sont séparés de la caravane de l'Imam Hussayn (p) laquelle s’est dirigée vers Koufa.

La cinquième étape – La face-à-face avec l'armée de Hurr: l’Imam Hussayn (p) avait prévu de rejoindre Koufa dès que possible, mais avant d'y arriver, Hurr et son armée ont bloqué leur chemin. L’Imam (p) à dit à Hurr : « Les gens de Koufa m'ont invité ici. S’ils sont revenus à leur décision, je vais retourner à Hijâz ou à un autre pays. »

Hurr a répondu: «Je ne sais rien de cette invitation. Je dois vous saisir et vous amener à Ibn Zîyâd pour qu’il décide de vous. »

La situation était tout à fait différente. Se rendre à Ibn Zîyâd finirait par une allégeance humiliante ou le martyre avec humilité, ce que l'Imam Hussayn (p) ne pouvait accepter. Par conséquent, il a changé son chemin et a choisi une autre voie que Koufa pour sortir de cette impasse et partir pour d’autres destinations poursuivre son mouvement de protestation.

La sixième étape – La descente vers la terre de Karbala : La caravane de l'Imam Hussayn (p) se déplaçait et l'armée de Hurr les accompagnaient et guettaient sans recourir à la force jusqu'à ce qu'ils aient atteint Karbala. Puis Ibn Zîyâd a envoyé une lettre à Hurr et lui a ordonné d'arrêter la caravane de l'Imam Hussayn (p). Cette nouvelle commande a créé une nouvelle situation. L’Imam Hussayn (p) ne pouvait ni aller à Koufa ni nulle autre part, et le voila encore devant un autre dilemme; il pourrait céder à la volonté d’Ibn Zîyâd pour pouvoir vivre encore quelques années avec humilité, ou il pourrait résister à ses ennemis, préférant la sainte défense et le martyre honorable à la vie humiliante.

L’Imam Hussayn (p) n’a pas encore cédé la poursuite de son but dans cette situation sensible et dangereuse. Il a choisi la guerre sainte et courageuse jusqu'au martyre pour enseigner aux musulmans une leçon pratique de la liberté, la religiosité, l’esprit de justice, et la lutte contre l'autocratie et l'oppression. De cette façon, il aurait déstabilisé les bases du gouvernement illégal des Umayyades. Il s'agissait en fait du meilleur niveau d’ordonnance du bien et d’interdiction du mal.

Oui le « ‘Achûrâ » de l’Imam Hussayn (p) et de ses amis et compagnons fidèles est une école de la liberté, la religiosité, la résistance contre l'oppression et les oppresseurs, et la défense des pauvres et des opprimés. Cette école salvatrice doit toujours rester active et vivante à travers l'histoire. À tout moment et n'importe où l'oppression et l'autocratie existent et de simples mesures pacifiques ne suffisent pas, le dernier recours sera la revitalisation et l’apprentissage des leçons de l'école instructive de ‘Achûrâ : « Chaque jour est ‘Achûrâ  et chaque lieu est Karbala ». C'est pourquoi les Imams infaillibles (p) recommandaient tout le temps la tenue des cérémonies de deuil pour l'Imam Hussayn (p) à encourager les auditeurs à lutter contre l'oppression tout en enseignant la philosophie du soulèvement et des objectifs de l’Imam Hussayn (p). Pleurer pour le martyre combattant dans la voie de Dieu contre l'oppression et pour la défense de la religion aura beaucoup de récompenses, tel que mentionné dans les divers hadiths ».

 


[247] . Bihârul Anwâr, Vol. 44, pp. 200-201; Kachful Ghummah, Vol. 2, p. 216- 252; A’lâmul Wurâ, Vol. 1, p. 420, Matâlibul Suûl, Vol. 2, pp. 49, 51, 69, & 70.

[248] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 134-171.
[249] . Ibid, p. 169, Bihârul Anwâr, Vol. 44, p. 174.                                                                                      
[250] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 173.
[251] . Ibid, p. 174.
[252] . Ibid, p. 170.
[253] . Bihârul Anwâr, Vol 43, p. 261.
[254] . Ibid, p. 297.
[255] . Ibid, Vol 43, p. 316.
[256] . Ibid, p. 262.
[257] . Ibid, p. 316.
[258] . Ibid, p. 264.
[259] . Bihârul Anwâr, Vol 44, p. 192.
[260] . Ibid, p. 193.
[261] . Ibid, p. 196.
[262] . Ibid, Vol 43, p. 276.
[263] . Bihârul Anwâr, Vol 44, p. 189.
[264] . Ibid, p. 190.
[265] . Ibid, p. 194.
[266] . Sourate 4, An-Nisâ (Les femmes), verset 86.
[267] . Bihârul Anwâr, Vol 44, p. 195.
[268] . Sourate 3, Al-‘Imrân (La famille de ‘Imrân), verset 134.
[269] . Bihârul Anwâr, Vol 44, p. 195.
[270] . Sourate 6, Al An’âm (Les bestiaux), verset 124 ; Ibid, p. 194.
[271] . Bihârul Anwâr, Vol 44, p. 329.